Elections régionales : la gauche en tête, mais en construction

Publié le 15 mars 2010 par Davidme

  

Hier soir, les électeurs ont choisi de placer le PS et plus largement la gauche dans son ensemble en tête du premier tour des élections régionales. Tout compris la gauche est majoritaire dans le pays avec plus de 50,5 % des voix. Dans le même temps, 53 % des électeurs ont décidé de ne pas venir voter et le FN retrouve un niveau assez élevé avec 12 % des suffrages. De quoi interroger la gauche aussi sur l’état du pays. Si ces premiers résultats laissent augurer d’une victoire dimanche prochain et plutôt d’une victoire nette et sans bavure, ils doivent aussi interpeller.

Interpeller, car malgré son avance, la gauche a aussi sa part dans la forte abstention. Si les électeurs de droite ont massivement boudé les urnes pour signifier leur ras-le-bol à Nicolas Sarkozy qui met pourtant en œuvre le programme qui avait séduits ces mêmes électeurs, l’abstention a aussi été de gauche. L’analyse des premiers chiffres montre que les jeunes de moins de 25 ans, les classes populaires ou les habitants de banlieue ont massivement préféré faire autre chose que d’aller voter hier. Signe que si la gauche intéresse de nouveau, elle n’a pas encore réussi à renouer avec cet électorat. Signe aussi qu’il faudra porter un espoir et un renouveau pour attirer ces électeurs dans les urnes lors des prochaines échéances électorales. En effet, pour le moment, cette abstention de gauche signifie une chose : « nous ne pensons pas que la politique peut changer nos vies ». Cruel message pour le camp du progrès.

Toutefois, ces résultats sont aussi porteurs d’espoir à gauche. Espoir car le PS, les Verts et le Parti de gauche vont chercher à se mettre d’accord dans les régions (ce qu’ils font déjà depuis six ans) sur des programmes de gouvernements. Espoir car cela les engagera aussi pour la suite. Comment, en effet, justifier une désunion future après avoir été unis dans la différence ?

C’est bel et bien l’enjeu de cet entre deux-tours : créer un fonctionnement harmonieux d’union et de rassemblement tout en respectant les différences. Si la gauche parvient à faire cela, les espoirs pour la suite (notamment 2012) lui seront permis. D’ailleurs, elle ferait bien aussi de ne pas totalement exclure de ce rassemblement l’extrême gauche et le Modem qui feront nécessairement partis demain de l’alternative.

En clair, ces élections donnent trois devoirs aux partis de gauche : 1-s’unir 2-approfondir les voies pour travailler et gouverner ensemble 3 – entendre et écouter les électeurs qui ne croient plus à la politique.

C’est en remplissant ces trois devoirs que la gauche pourra demain envisager une alternative à Nicolas Sarkozy et surtout, peut-être redonner, vie à deux idées fortes : l’imagination et l’espérance.