Aliens in America - Review - Critique - Pilot et épisodes suivants

Publié le 30 octobre 2007 par Blabla-Series

“Aliens in America is a darling, delightful and subversive sitcom

with a social conscience.”

Crée par David Guarascio et Moses Port (The IT Crowd, Just Shoot Me)
Diffusion sur
the CW
Series Premiere
le 01 octobre 2007
Format 22mn
– 13 épisodes

CastDan Byrd (Clubhouse), Adhir Kalyan, Amy Pietz (Caroline in the City), Lindsey Shaw (Ned's Declassified School Survival Guide), Scott Patterson (Gilmore Girls).

Show Synopsis

Justin Tolchuck est un adolescent de 16 ans sensible qui tente de s'en sortir alors qu'il traverse une période cauchemardesque au lycée dans la ville de Medora, Wisconsin. Il est aidé pour cela par sa mère, Franny, une femme attentionnée et délicate, et par son père, Gary, un entrepreneur en herbe. Sa soeur Claire ne vit pas le lycée de la même façon puisqu'elle est populaire et jolie. Franny décide de s'inscrire à un programme d'échange d'étudiants au niveau international et souhaite ainsi accueillir dans son foyer un adolescent nordique, athlétique et qui pourra ainsi aider son fils, Justin, à devenir plus cool et populaire. Cependant, il s'avère que l'étudiant étranger qui débarque est Raja, un jeune pakistanais de 16 ans. Malgré leurs fortes différences culturelles, Justin et Raja, vont rapidement devenir amis pour traverser ensemble dans l'adversité la difficile période du lycée. 
(source : www.serieslive.com)

Critique

Aliens in America a crée l’évènement il y a quelques semaines sur la CW. Comédie format 22mn, servie par une majorité d’adolescents et de plus diffusée sur la CW , une chaîne à la réputation déjà bien entachée, Aliens in America malgré ces quelques caractéristiques lui faisant défaut, s’est pourtant vue recevoir les plus belles louanges de la part des impitoyables critiques américaines.

Après visionnage à deux reprises de l’épisode inaugural, il faut dire que ces dernières ont eu bon goût. Aliens in America n’est rien d’autre que la nouvelle comédie de l’année, la série sans prétention mais férocement intelligente, la série qui stigmatise les clichés et les idées reçues des Etats-Unis et qui confronte avec pertinence deux civilisations modernes plutôt antagonistes.

Après Little Mosque on the Prairie, illustre série canadienne intelligente et bougrement efficace, c’est au tour des Etats-Unis de consacrer le thème du monde musulman dans une série comique – Sleeper Cell étant un homonyme dramatique. Moins farfelue que son prédécesseur mais tout aussi jubilatoire, Aliens in America met en scène un jeune ado de 16ans, lycéen ordinaire voire inexistant qui voit sa vie bouleversée par l’arrivée d’un lycéen pakistanais recueilli par sa famille.

Ce qui fait d’Aliens in America une première qualité indiscutable, c’est sa capacité à décrire, sans cliché ni a priori, le monde scolaire américain et ses travers. Si Justin est un anti-heros typique, plutôt décalé et pas populaire pour deux sous, c’est avant tout grâce à son aptitude à l’analyse, à sa pertinence et à son envie forte de s’intégrer. Justin est un lycéen intelligent qui comprend parfaitement les déboires qu’il connaît et subit quotidiennement, entre les sportifs outrecuidants vénérés, les filles fantasmées -dont fait d’ailleurs parti depuis peu sa sœur-, et les tyrans violents pas vraiment très instruits, il sait que lui ne correspond à aucune catégorie sociale reconnue à part peut-être celle des loosers dont on se moque et qui n’intéresse personne.

Aliens in America, c’est avant tout une dimension dévolue au monde du lycée, à ce qui fait son ton comique et ce qui constitue aussi une part criante de vérité. A ce niveau, Aliens in America fonctionne efficacement, l’humour étincelle, et les situations comiques s’inscrivent directement dans la lignée de Mean Girls, premier teen-essai cinématographique maîtrisé et réussi de Tina Fey.

Pour le reste, Aliens in America s’avère tout aussi louable. Quand la mère protectrice de Justin apprend qu’il fait parti de la fameuse liste des 10 filles à fréquenter, elle décide sous les conseils avisés du conseiller d’orientation d’accueillir un élève de Londres afin que lui et son fils développent une grande amitié. Le personnage de la mère de Justin est fortement convaincant, et c’est triste de la voir en retrait dans les épisodes suivants ; elle fait tout pour protéger son fils et le soutenir dans les moments difficiles, elle le conseille et n’hésite pas à étudier longuement la coiffure d’Ashton Kutcher pour que son fils soit populaire, elle est à la fois très amusante et particulièrement touchante.
Ainsi, par son intermédiaire, débarque dans le Wisconsin, un étudiant pakistanais. Son arrivée crée le désespoir chez les Tolchuk. La mère avant tout mais Justin également ne voient pas d’un bon œil l’arrivée de ce musulman et connaissant l’attitude des lycéens, savent pertinemment qu’il ne sera pas celui qui permettra à Justin de créer une vie sociale. Leur attitude est à la fois odieuse et terriblement juste.


Et c’est sous cet angle qu’Aliens in America excelle avant tout. En confrontant le choc des civilisations et des cultures, le racisme des américains, leur facilité à assimiler tout être oriental à l’islamiste terroriste coupable de crimes contre l’Humanité, en faisant les plus classiques amalgames sur la religion, les coutumes ou autre valeur propre à chacun, Aliens in America développe une vision satyrique de manière juste, originale et innovante, le ton comique de la série demeurant encore plus jouissif sur le sujet.

En conclusion, Aliens in America est une comédie sympathique, à la fois pertinente et sarcastique, servie par des acteurs très convaincants, Justin, Raja et la mère de famille en tête. Le choc culturel entre le monde oriental et occidental est amenée à la fois de manière subtile et très impertinente, et permet à la série une empreinte nouvelle et originale. C’est à la fois intelligent et socialement très intéressant. Une belle réussite.