Chronique d'une fin annoncée

Publié le 20 novembre 2007 par Edwoodjr
Ma radio parle des grèves. Ma télévision parle des grèves. Mes collègues parlent des grèves. Mon téléphone portable me parle des grèves. Les blogs parlent des grèves... Allez d'accord, on parle des grèves ! Pourquoi je n'en ai pas parlé avant ? Tout simplement parce que je m'en fous. Je suppose que ça devrait me faire réagir, soit m'indigner que "les cheminots prennent en otage les usagers", soit m'indigner que le gouvernement réforme les régimes spéciaux. Je pourrais râler contre le mouvement qui paralyse le pays ou contre ce gouvernement qui n'en fait qu'à sa tête. Je pourrais dire que finalement c'est pas la peine de faire tout ce tapage, tout le monde ne prend pas les transports en commun... Je pourrais être solidaire de cette vague de protestation contre un gouvernement que j'ai si largement critiqué par le passé et que je supporte toujours pas. Je pourrais répéter que pendant que nous avons les yeux rivés sur ces évènements, le gouvernement a les mains libres pour préparer son prochain méfait. Je pourrais aussi pester dans ma voiture quand il me faut trois quarts d'heure pour rentrer chez moi, seulement quinze kilomètres plus loin. Bah oui, ça paraitrait logique mais non, même pas, pas envie. On nous avait clairement annoncé les suppressions de postes chez les fonctionnaires et la réforme des régimes spéciaux... Au moins on ne peut pas leur reprocher ça. Il faut croire que je me suis résigné. Je ne voulais pas de ce président, je ne voulais pas de cette politique, j'ai crié à qui voulait bien l'entendre qu'on allait droit dans le mur. Aujourd'hui nous y sommes et la seule chose qui pourrait peut-être me faire envie c'est de m'approcher de tout ce petit monde mécontent pour lui murmurer "J'vous l'avais dit !".