Vendredi je suis allé voir le thriller Shutter Island, de Scorsese avec Di Caprio et Mark Ruffalo. C'est tiré du roman du même nom de Denis Lehanne que j'ai fini il y a pas longtemps et que j'avais beaucoup aimé. Pour une fois, je ne suis pas déçu de l'adaptation, elle reste fidèle au livre. On retrouve l'ambiance et la plupart des passages intéressants du livre ; le talent du réalisateur et des acteurs jouant pour beaucoup. Je vais pas en dire plus de peur de révéler l'histoire mais ce film vaut vraiment le coup d'être vu.
Samedi soir, j'ai prolongé mon WE en allant à l'enregistrement de l'émission Des Papous dans la Tête, qui passe sur France Culture le dimanche. Le service universitaire avait organisé leur venue à la fac de Droit pour enregistrer une émission spéciale. La salle était blin - dée. L'amphi était grand pourtant. J'aurais jamais pensé voir autant de monde pour une enregistrement de France Culture.
J'avais déjà parlé de cette émission, je crois. Je l'aime beaucoup, c'est une succession de jeux littéraires où une dizaine d'écrivains, dirigés par Françoise Treussard, proposent des textes hilarants et souvent remplis de calembours plus impressionnants les uns que les autres. L'enregistrement auquel j'ai assisté a duré plus de 3h donc l'émission passera en trois fois sur les ondes, les 4, 11 et 18 Avril.
Les écrivains qui participent à cette émission sont des vrais, du genre qui portent une écharpe sans noeud, en laissant les deux pans tomber le long du corps. Du genre qui semblent avoir lu les trois quart des livres publiés sur Terre. Du genre qui font des blagues que tu comprends pas parce que t'as pas lu Anna Karénine.
Bref, c'est le type d'émission qui te fait culpabiliser de ne pas connaître des écrivains de talents, comme Alexandre Vialatte, qui était un peu le fil rouge de la soirée. C'est un écrivain de la région (Ambert)(vous savez ? la fourme ?), décrit par lui-même comme "notoirement méconnu", et qui a tout pour me plaire : il a écrit des choses comme "En Auvergne, il y a plus de montées que de descentes", "Pascal aimait tellement l'Auvergne qu'il naquit à Clermont-Ferrand" ou encore "Sauf erreur, je ne me trompe jamais". C'est superbe.
France Culture est une radio que je n'écoute pas souvent, car elle me fait comprendre que je suis loin de tout connaître et ça m'énerve. Mais elle a le mérite de rassurer quand à la culture et l'intelligence impressionnante d'une partie des français qui sont capables de suivre et comprendre l'accumulation des références culturelles proposées par les collègues de Françoise Treussard.
C'est conquis et avec un grand sourire que je quittai ce monde de culture et d'exercices intellectuels. Je suis rentré chez moi vers 23h30 avec des idées plein la tête.
Cinq minutes plus tard j'allumai la télé pour voir la météo ...
Et j'ai compris le chemin à parcourir pour élever un peu le débat en France.