Taniguchi/Murakami & Murakami/Bigelow/Frears

Publié le 16 mars 2010 par 0plus0

J’ai, d’habitude, un peu de mal avec les mangas. Les dessins et surtout les univers me laissent froid. Je dis d’habitude parce que j’ai, depuis peu, fait la découverte d’un auteur de manga pas comme les autres. Je le connaissais sans vraiment le connaître, j’avais feuilleté un tome du « Sommet des dieux » à la bibliothèque à côté de chez moi mais je n’avais pas cherché à aller plus loin. Son nom est Jiro Taniguchi et je dévore désormais ses mangas les uns après les autres. J’ai commencé par « Un Zoo en Hiver« , un récit que l’on devine autobiographique, sur les débuts d’un mangaka (dessinateur de manga) dans le Japon des 60’s. Une belle histoire qui se dévore du début à la fin, jouant juste ce qu’il faut sur la corde sensible. J’ai été impressionné par les dessins de Taniguchi, on croirait lire le storyboard d’un film, et l’histoire est beaucoup plus mature que ce à quoi les mangas m’avaient habitué.

Du coup j’ai enchainé avec « Le journal de mon Père » qui lui n’est pas autobiographique même si le récit pourrait le laisser croire. L’histoire se passe également dans les années 50-60, à Tottori, une petite bourgade qui est la vraie ville de naissance de Taniguchi. Son héros revient sur les lieux de son enfance suite au décès de son père qu’il n’avait pas vu depuis très longtemps. Au cours des discussions avec les membres de sa famille, il apprend à mieux connaître ce père qu’il tenait pour responsable du divorce de ses parents. Une nouvelle œuvre à la fois magnifique et émouvante. Je viens de commencer « Quartier Lointain  » qui est en cours d’adaptation au cinéma avec des acteurs français…

Je dois être dans une période japonophile ? nipponophile ? puisque, en plus des mangas, mes livres de chevet sont écrits par des auteurs japonais. Après avoir enfin lu « Les Bébés de la Consigne Automatique » de Ryû Murakami, qui trainait depuis genre 10 ans dans ma bibliothèque, j’ai enchaîné avec « La Fin des temps » de Haruki Murakami (aucun lien fils unique). Deux récits extrêmement différents mais en même temps assez proches dans leur approche originale, à la fois violent, drôle et dramatique pour le premier nommé, fantastique et également plutôt drôle chez le second.

Pour finir ce post fourre-tout, un petit mot sur les deux derniers films que j’ai vu. Le premier vient de récolter une flopée d’Oscars dont celui historique de meilleur réalisateur pour Kathryn Bigelow, la première femme à l’obtenir. Il faut dire qu’elles n’ont été que 4 dans l’histoire des Oscars à avoir eu les honneurs d’une nomination pour ce titre si prisé. Son film « Démineurs » (‘The Hurt Locker » en VO) a remporté l’Oscar du meilleur film au nez et à la barbe de l’archi-favori « Avatar« , oeuvre de James Cameron qui est, pour la petite histoire, l’ex-mari de Bigelow. Je le disais, la polémique n’a pas tardé à faire son apparition autour des titres décernés à « Démineurs », jugé par de nombreux observateurs comme un film…mineur (ah ah ah). Je me suis laissé happé par cette histoire de tête brûlée du déminage au suspense constant mais c’est vrai que je trouve que les 6 statuettes récoltées par le film sont un poil exagérées. Un bon film sur le conflit en Irak néanmoins.

Enfin ! C’est un peu ce qui ressort de ma séance ciné de lundi à la Cinémathèque. Enfin car cela faisait un moment que je voulais participer au ciné-club de Jean Douchet mais les séances défilaient sans que je me décide à prendre une place. La projection de « The Van » de Stephen Frears était l’occasion rêvée car j’allais enfin (oui encore) pouvoir achever la trilogie Barrytown. Ecrite par l’auteur irlandais Paddy Doyle, elle a été adaptée au cinéma successivement par Alan Parker (« The Commitments« ) et Stephen Frears (« The Snapper » et donc « The Van« ). Ces 3 tranches de vie ont pour dénominateur commun la famille Rabbite, une famille des quartiers pauvres de Dublin, tout ce qu’il ya de plus irlandaise. On partage leurs joies et leurs peines avec bien souvent le pub comme cadre et la Guiness comme exutoire. L’humour est omniprésent dans les 3 films et doit beaucoup à la prestation de l’excellent Colm Meaney en père de famille excentrique. A quelques jours de la Saint-Patrick on ne pouvait rêver meilleur cadeau.