L’expérience de Milgram

Publié le 17 mars 2010 par Nusquama

Source |www.cheztom.com |

L’expérience de Milgram est l’occasion d’une réflexion fondamentale sur l’obéissance.

Chaque homme devrait avoir à l’esprit cette expérience. Une éducation digne de ce nom devrait en prévoir l’enseignement. Pourquoi ? Parce que le pire de l’histoire de l’humanité – passée et à venir – s’y trouve en quelque sorte "expliqué".

Pour résumer les enseignements de cette expérience, on pourrait paraphraser le fameux "science sans conscience n’est que ruine de l’âme" en "obéissance sans conscience n’est que ruine de l’homme".

L’obéissance en elle-même a sa propre vertu. Elle permet la vie en société, la vie ensemble. L’obéissance par chacun à des règles de vie permet une vie collective relativement harmonieuse malgré des besoins et désirs individuels différents.

Mais l’obéissance a aussi son côté obscur comme vous le montrera cette vidéo extraite du film d’Henri Verneuil "I comme Icare" et reproduisant fidèlement les conditions de l’expérience de Milgram. Sachez également que l’expérience a été reproduite dans différents pays et que ses résultats ont montré une remarquable constance.

Je retiens prioritairement de cette expérience les idées fortes suivantes :
lorsque l’on obéit (à une autorité, un groupe, une idée…), on renonce partiellement à son libre arbitre
cette renonciation partielle peut nous conduire à accomplir des actions contraires à notre moralité (faire souffrir quelqu’un par exemple)
le conflit moral n’est pas toujours aussi évident que dans cette expérience, ceux qui comptent sur notre obéissance s’arrangent pour qu’obéir soit le plus confortable possible (ex : le criminel nazi SS Eichmann eut la nausée quand il visita les camps de concentration, mais comme il se contentait de suivre les ordres en signant des papiers derrière son bureau, il lui fut plus facile de participer à l’holocauste)

Il conviendrait donc pour obéir en conscience de toujours garder à l’esprit cet abandon partiel du libre arbitre et d’être bien assuré de sa propre moralité et de ce qu’elle autorise.