Pécresse et Sanofi, la duplicité incarnée

Publié le 18 mars 2010 par Monthubert

Redoutant un échec électoral cuisant, Valérie Pécresse ne sait manifestement plus quoi inventer pour donner l’impression qu’elle est à l’écoute. Aujourd’hui, elle vient ainsi d’annoncer qu’elle va demander à la direction de Sanofi-Aventis d’ »examiner avec la plus grande attention » le projet des salariés du site de Porcheville (Yvelines) que le groupe veut céder. Un bel exemple de duplicité !

Rappelons les faits : Sanofi-Aventis, malgré ses 8,5 milliards de bénéfices, a engagé un vaste plan de licenciements, touchant notamment 1 300 chercheurs. Et pour cause : le fonctionnement du Crédit d’Impôt-Recherche, qui prévoit que celui-ci est doublé pour les dépenses qui sont engagées dans le cadre d’un partenariat avec un laboratoire public, fait qu’il est plus avantageux pour une entreprise de faire faire sa recherche par un labo public qu’en interne. Sanofi-Aventis est donc en train d’externaliser une partie importante de sa recherche, sans pour autant qu’il n’y ait de créations d’emplois dans la recherche publique, sous l’oeil bienveillant de Valérie Pécresse et de Nicolas Sarkozy qui suivent ces opérations de près, comme en témoigne la réunion du Conseil Stratégique des Industries de Santé à l’Elysée le 26 octobre 2009.

Valérie Pécresse se réveille donc bien tard. Ces licenciements sont prévus depuis longtemps, et elle n’a rien fait pour les empêcher, alors même que les négociations entre Sanofi et des instances pilotées par son ministères étaient en cours. La France a besoin de plus de recherche, publique comme privée, l’une ne devant pas se substituer à l’autre, dans un jeu à somme négative qui ne fait que nous enfoncer un peu plus.