Anne Weber nous raconte à la première personne le retentissant fiasco de sa relation avec celui qu’elle nomme « le chevalier ». Pour mieux prendre du recul et se moquer de sa naïveté, elle emprunte en effet le vocabulaire typique des contes de fées, allant jusqu’à se flanquer d’un double autobiographique aux allures de Clochette, tout en ancrant son récit dans un cadre contemporain.
Les étapes obligées s’enchaînent, de la rencontre fortuite au premier rendez-vous puis vient la déclaration d’amour et enfin les projets, qui sont à la relation amoureuse ce que Charybde est à Scylla : l’écueil contre lequel se heurte la force de nos convictions.
Le miroir se fissure et les alouettes s’échappent à mesure que les rebuffades, reculades et désertions du chevalier déroutent la princesse. Là où le bât blesse ? LA question, celle qui a le pouvoir de transformer le couple en syncrétisme : l’enfantement d’un héritier. Le chevalier et la princesse décident de s’engager dans une course contre la montre. L’horloge biologique de la princesse tourne, il n’y a pas de temps à perdre pour fonder cette famille de rêve.
Sa dernière lâcheté en travers de la gorge, la princesse se met en quête de la vérité et démasque sous ces habits de chevalier un crapaud couvert de pustules purulentes. Telles les Érinyes, elle se transforme alors en vengeresse acharnée pour dénoncer à la face du monde l’odieuse duperie du chevalier.
Cette mise en forme légère et comique donne un éclat éblouissant au récit qui de surcroît étincelle par la simplicité et la justesse de la description des états d’âme de cette femme, à la précision clinique.
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