la minute de silence

Publié le 20 mars 2010 par Cebeji


Il est coutume d’observer une minute de silence en certains moments solennels comme un décès ou un hommage par exemple en feignant le plus généralement la non indifférence hypocrite pour renforcer le credo tragique de l’événement..

De prime abord, peut-on réellement observer une minute, de silence par surcroît ?

Dès lors que le silence est compté, il n’est plus ; c’est d’ailleurs la plupart du temps un compte à rebours de l’ennui et c’est là en toute pertinence que cette minute revêt son côté réellement dramatique.

Par jeu et instinct ludique, je me suis adonné sans réserve à l’exploration statistique d’une telle minute.

Durant ce court laps de temps, durée moyenne officielle du coït français, on reconnaît les pensées suivantes :

« Faut pas que j’oublie d’acheter le pain après » mais aussi

« oh celle-là elle est bonne, faut que je me la branche » ou encore

« quand je pense qu’il y a cet abruti devant moi qui se contrefout du mort, comme moi, j’ai honte »

Sans oublier les :

« qu’est-ce que je fous là ? »

« un coït c’est long » etc…

A la suite de ce constat, nous vient tout naturellement une attention pleine d’empathie pour le défunt qui se prend tout ça dans la figure, même décédé, ça doit faire mal !

Reconnaissons-le, n’est pas bouddhiste qui veut, l’art de la méditation n’est pas encore à la portée de tous les vivants.

Par ailleurs, faisant fi des problèmes de silence intérieur, son pendant extérieur n’est pas non plus respecté ; cette minute donne souvent lieu à un concert de gargouillements, bruits de ventre en tout genre, quinte de toux opportunistes et puis des émissions gazeuses pluri-moléculaires chez les futurs prétendants à la minute de silence.

Ecologie ou silence, il faut choisir !

Je vous invite donc, lors d’une prochaine séance minute à y penser, ce qui aura pour le moins le mérite de combler utilement l’absence du vôtre.