Chanson pour le lever et le coucher de ma chanson (Edmond Jabès)

Par Arbrealettres


Pour ma chanson levée trop tôt,
une jeune fille tombée du ciel
tant de fois confondue avec le matin.

Elle ne sait où elle va.
L’abeille l’étonné
et les fleurs disposent de ses pas.
Le vent souffle dans sa main.

Arrachée au soleil,
une jeune fille couronnée d’oiseaux
que de fois confondue avec la nuit.
Elle ne sait qui elle attend.

Il y a des traces de sang qu’elle suit
et tant de cris dans son regard,
pour ma chanson couchée si tard

(Edmond Jabès)