Quand Zemmour mord les mollets des ayatollahs

Publié le 21 mars 2010 par Nicolas007bis



La Licra assigne en Justice Eric Zemmour pour avoir affirmé lors de l’émission d’Ardisson sur Canal que: « les Français issus de l'immigration étaient plus contrôlés que les autres parce que la plupart des trafiquants sont noirs et arabes » et avoir conclu sa phrase par un catégorique « ... C'est un fait » !!!

Je ne vais pas revenir sur l’attitude de la Licra, censeur psychorigide et bien pensant, je renvoie pour cela à l’excellent (comme d’habitude) billet du blogueur H 16ème du nom.

Je n’insisterai pas non plus sur le cas Zemmour, insupportable polémiste médiatique, agressif et populiste, à l’égo surdimensionné qui a fait son juteux fond de commerce de ce que certains voudront bien complaisamment qualifier d’impertinences et que pour ma part j’appellerais simplement des persiflages provocateurs.
Reconnaissons lui cependant, comme mérite indéniable, d’être doté d’un aplomb à la hauteur de ses prétentions et d’une habile langue de vipère péripatéticienne.

Non, je me contenterais de m’interroger sur ce que révèle cette petite polémique.

Je m’étais déjà étonné, il y a quelques mois, de la manière dont les medias et les associations avaient rendus compte d’une étude faite par des chercheurs du CNRS qui concluait notamment qu’un noir avait 6 fois plus de chance de risque d’être contrôlé qu’un blanc …en clair que le contrôle au faciès était largement pratiqué par la police française !

Bien évidemment, les LICRA et consorts y avaient trouvé là confirmation d'une opinion déjà bien établie et un nouveau prétexte pour crier à la discrimination voire au racisme !

Le problème c’est que tous s’étaient bien gardé de préciser que, selon ces mêmes chercheurs, l’élément différenciant pour les flics n’était pas particulièrement la couleur de la peau mais plutôt l’allure et l’habillement des personnes contrôlées. En clair que fort étonnamment les flics étaient plus enclins à contrôler un djeune à capuche avec le froc en bas des fesses qu’un jeune en costume et cravate !

Par-dessus le marché, dans les lieux ou l’étude a été faite, la concentration de « minorité visibles » était particulièrement importante (Gare du Nord, les Halles…).

Je reviens sur cette histoire parce qu’elle m’était apparue tout à fait révélatrice de tous les faux-semblants hypocrites qui entourent la question de l’intégration des « minorités visibles ».

Les propos de Zemmour et la réaction de la Licra ne constituent qu’un nième avatar de cette question. Eric Zemmour est attaqué par la LICRA pour des propos certes un brin péremptoires mais qui traduisent sa pensée.

Comme les flics qui contrôlent en priorité les ziva déculottés et encapuchonnés, Zemmour pense que la délinquance étant plus importante parmi la population de jeunes d’origine ethnique noir ou maghrébine que parmi les jeunes « blancs », cette population est plus souvent contrôlée par les forces de l’ordre.

Zemmour a le droit de penser cela et il a le droit de le dire, cela s’appelle la liberté d’expression !
Comme la LICRA a le droit d’affirmer sinon de prouver le contraire, cela s’appelle le débat !

Pourtant, au lieu de débattre et d’argumenter, la LICRA va trainer Zemmour en Justice pour se placer sur le stricte plan juridique.

Mais le problème pour cette même LICRA, c’est que les statistiques ethniques étant interdites en France, elle ne pourra jamais démontrer le contraire et que de toute façon, même si statistiques il y avait, il a fort à parier qu’elle se serait bien gardée de les utiliser.

L’interdiction de statistiques ethniques est le symbole de ce refus de regarder la situation en face. En se privant de telles statistiques on se prive évidemment de connaitre la réalité d’une situation et en conséquence de l’analyser et d’y remédier. Par peur de l’utilisation qui en sera faite, ou dit autrement par peur de la réalité qu’elles dévoileraient et des conclusions qui pourraient en être tirées, on respecte à la lettre la maxime des 3 singes de la Sagesse : « Ne rien voir de mal, ne rien entendre de mal, ne rien dire de mal »…ou exprimé autrement :

« Ne pas vouloir voir ce qui pourrait poser problème »
« Ne rien vouloir dire de ce qu'on sait pour ne pas prendre de risque »
« Ne pas vouloir entendre pour pouvoir faire comme si on ne savait pas »

Vouloir masquer la réalité de crainte qu’elle ne soit trop dérangeante ou qu’elle influe sur le comportement des flics par exemple est d’autant plus stupide qu’ils n’ont évidemment pas besoin de statistiques pour la connaitre puisqu'ils la vivent tous les jours.

C’est le même raisonnement débile que celui qui consiste à ne pas vouloir savoir pour ne pas faire le jeu de l’extrême droite.

L’ignorance est bien plus dangereuse puisqu’elle laisse la place à toutes les suppositions même les plus farfelues, aux affirmations péremptoires les plus excessives, aux populismes et au faux bon sens simpliste de comptoir !

Les américains pourtant pays de l’immigration s’il en est, n’ont pas ce genre de fausse pudeur. Dans son recensement en cours, les questions sont clairement posées : « Quelle est la race du chef du foyer : blanc, noir ou afroaméricain, amérindien ? »

Ou encore « Etes d’origine hispanique, latino ou espagnole » ?

D’ailleurs ce n’est pas un hasard si, en 2008, c’est le Washington Post qui avait relevé une impressionnante surreprésentation (60 à 70% pour une part de 12% de la population totale) des prisonniers musulmans dans les prisons françaises ». Que je sache, à l’époque le Washington Post n’avait pas été poursuivi par la LICRA et autres MRAP !

Le Washington Post y voyait la preuve, s’il en fallait encore une, de l’échec de la France à intégrer certaines populations contrairement à quelques uns de ses voisins européens.

Pour autant, dans son article, le Washington Post se gardait bien d’en tirer des conclusions quand au « potentiel criminel des musulmans », évoquant notamment un certain nombre d’explications sociales. Explications d’ailleurs parfaitement admises par la plupart des spécialistes, même les moins soupçonnables d’arrières pensées xénophobes qui, en justifiant ce fort taux de délinquance, en admettent implicitement la réalité.

Pourquoi faut-il que ce soit un media étranger ou un Zemmour qui fasse ce constat ?

En France, en réaction à un passé pas nécessairement toujours très glorieux, on s’est imposé un système de bonne pensée rigide, stricte et surtout très manichéen, en matière d’égalité, de racisme, d’anti-sémitisme ou de discriminations. Déjà bien encadré par la Loi, il est en plus étroitement surveillé par d’autoproclamés gardiens zélés de la doctrine qui se sont assignés pour mission de couper la moindre langue qui aurait comme velléité absurde, d'exprimer un début de pensée hérétique !

En conséquence de ce carcan idéologique, des sujets comme l’immigration, l’intégration, le communautarisme, les banlieues, la délinquance ou l’islam pour ne citer que les plus importants, ne peuvent appréhendés et répondus sereinement. Chaque tentative de cerner la réalité sur la base d’éléments objectifs est considéré avec suspicion comme l’avant garde d’arrières pensées sordides.

On préfère faire de la politique à coup d'angélisme bisounouresque et de bons sentiments niaiseux plutôt qu’en s’appuyant sur une réalité scientifiquement appréhendée.

Faute d’analyses précises, faute de statistiques, faute d’un état des lieux admis par tous, impossible de faire de vrais diagnostics et en conséquence impossible d’apporter de vraies réponses à toutes ces questions.

Zemmour se conduit peut-être comme un roquet hargneux et provocateur mais si, à mordre les mollets des ayatollahs du politiquement correct il pouvait enfin ouvrir un débat trop longtemps étouffé, il ferait pour une fois œuvre de salut public !