la femme rouge

Publié le 22 mars 2010 par Despasperdus

Laissons aux éditocrates et aux éminents zinfluents l'analyse technique des régionales... et passons à autre chose !

Après CC, Céleste, Bibi, Juan, Nico, Mathieu L, Dédalus, le coucou, Seb Musset, Rimbus, nous participons au jeu initié par Le blog à mille mains - jeu d'écriture(s) qui consiste à écrire un texte en s'inspirant de cette photo de Robert Lubanski.

Messieurs-dames, nous ne disposons que de ce cliché. Vous le regardez et vous vous demandez pourquoi j'ai convoqué de si bonne heure la cellule de crise. C'est vrai qu'on pense plus à la dolcevita qu'à la lutte des classes ! Ou, à une belle qui quitte son amant ou qui s'apprête à le rejoindre, qu'à la défense nationale...

Les apparences sont trompeuses. Elle a beau être classe, sapée comme une bourge, moulée dans son tailleur, montée sur des talons vertigineux, et avec ça, blonde comme Marilyn, autrement dit, on la croit toute droit sortie d'un film de Visconti. Cette femme est une bombe !

Un bail qu'on n'en avait pas croisé de ce calibre. Sur ce coup-là, on a manqué de vigilance. C'est indéniable. A notre décharge, nous avions des circonstances atténuantes. A l'époque, les experts affirmaient unanimement que la fin de l'Histoire était arrivée. Tout le monde le savait en regardant TF1 et France 2, en écoutant France Inter, RTL ou Europe 1, et en lisant Libération, Le Monde, Le Figaro, le JDD, Courrier International et les gratis pourris de pubs.

Quelle faute grossière ! Mais, l'ensemble des médias dominants le répétaient sans arrêt : les réformes sont inévitables. Même des think thanks de gôche confirmaient cette analyse en minaudant parfois sur la méthode un peu abrupte, à leur goût... Et puis, souvenez-vous de ces "socialistes" qui organisaient des universités d'été pour débaucher quelques politiciens de centre droit.

Rappelez-vous du contexte international. 20 ans après la chute du mur, 2 ans après l'adoption honteuse à Versailles du Traité de Lisbonne, et quelques mois après que les peuples du monde entier aient donné sans aucune condition des milliards et des milliards de dollars et d'euros pour sauver les banques, les bourses et les spéculateurs, qui auraient pu prévoir que les idées de transformation sociale, de justice et d'égalité sociale réapparaitraient sur le devant de la scène politique ?

C'était trop beau. On n'a rien vu venir. Il y avait bien deux ou trois agents qui, par principe, la suivaient aux européennes et remettaient des rapports alarmistes, mais qui les lisait ? ... De surcroit, ça faisait des décennies qu'on entendait parler d'unité et de rassemblement de l'autre gauche.

Si bien qu'on n'a même pas dépêché une équipe pour récupérer sa valisette à roulettes qui contient, d'après nos indics, des livres ! De la poésie, des romans, des essais, des œuvres de Marx, Fourier, Spinoza, Montaigne et Bourdieu... qui lui servent à appuyer son travail théorique et pratique, aussi bien dans la technosphère que dans les quartiers déshérités. Des livres, bordel, c'est la fin de tout ! On croyait pourtant que les nouvelles technologies avaient lobotomisé le peuple à coups de windaude vista seven, de pommes pourries entre les oreilles et d'aphones, sans parler de twister dans leurs fesses de boucs !

A ce moment-là, on aurait du au moins tirer la sonnette d'alarme.

C'est à pleurer de rire, tellement on s'est noyé dans la confiance aveugle au système et dans le champagne. Des putains d'amateurs qui fêtions la victoire de l'UMP, la bonne tenue du P"S" et l'arrivée d'Europe écologie dans le club des partis membres du système, tous les trois unis pour défendre les dogmes libéraux et monétaristes de l'Union européenne !

On n'a même pas analysé ville par ville, quartier par quartier, et urne par urne les résultats ! Il était pourtant évident qu'elle venait de zigouiller, le plus légalement du monde et démocratiquement, à la Chavèz et Moralès, la bande à Besancenot, le NPA. En a peine trois mois d'activité, le facteur de neuilly était renvoyé à ses chers casiers de tri et à sa bicyclette !

On aurait du réagir au soir du vote. Vite et bien. Ça aurait occupé les unes une journée ou deux, on aurait du présenter nos excuses pour cette bavure, peut-être même sacrifier une tête ou deux sur l'autel médiatique mais, à l'heure d'aujourd'hui, nous serions débarrassés d'elle. Définitivement !

Bien avant toutes ces réunions de l'autre gauche, ces discussions parait-il byzantines. Oui pour mieux nous endormir ! Six mois plus tard, leurs effectifs avaient triplé en réunissant quasiment toutes les formations et les groupuscules gauchistes. Trois mois plus tard, le 14 mars, elle avait liquidé le MoDem, lui laissant à peine 3 % des voix alors ce dernier réunissait près de 20 % du corps électoral en 2007, sapant le moral de la base, et précipitant les opportunistes de Bayrou dans une fuite aussi ridicule que vaine, à l'instar du cap 21 de Lepage.

Cette photo a donc été prise par un de nos agents à Limoges, dimanche soir. Elle était venue donner un coup de main au Front de gauche élargi qui se présentait contre le parti néo-libéral, le parti social libéral et le parti écolo-libéral. Nous sommes passés à un cheveu de la catastrophe. Imaginez une région gouvernée vraiment à gauche et pratiquant la désobéissance pour résister aux directives de l'UE ? De quoi donner des idées aux peuples européens !

D'après nos amis des services de renseignement teutons, Rosa L. et ses camarades ont dans leur ligne de mire le Front national et Europe écologie... Ces révolutionnaires ne disent plus : Que faire ? Ils font pas à pas la révolution, éliminant méthodiquement, scrutin après scrutin, un à un leurs ennemis. Ce matin, elle serait à Athènes, se faisant appeler Louise, sur une barricade pas loin des cariatides...

FIN

PS : j'aimerai que Lou, Alf, Joel et GDC participent.