Comme Zorba, Zinos est grec. Il tient donc un restaurant. Pourtant, malgré le fait d'être appelé "chef" par tous ses clients, il ne vend aucun sandwich sauce blanche. En revanche, il a bien un frère en prison et ses clients habituels apprécient une cuisine grasse et dépourvue de toutes les subtilités que laisseraient supposer l'emploi d'autres choses qu'une friteuse comme appareil de cuisson. La carte est ainsi constituée de 40 plats qui ont strictement le même goût. Cette pauvreté culinaire ne dérange pas notre héros jusqu'au jour où son établissement devient la cible de tractations immobilières instiguées par un vieil ami onaniste et mal intentionné. Devant faire face à un destin qui s'acharne sur son sort sous la forme de bureaucrates zélés, d'une petite amie blonde et d'une hernie discale handicapante, Zinos décide de faire l'acquisition d'une platine vynil avec l'aide de son frère caïd au grand coeur. La liquidation peut-être, mais en musique svp !
Bien que de nationalité allemande, Soul Kitchen est une comédie. Plutôt réussie d'ailleurs. Le réalisateur, dont je n'ai vu aucun des précédents films, parvient à faire souffler un vent de fraîcheur sur un scénario convenu et bien pensant. J'ignore donc volontairement l'aspect démago-hippie un peu ringard de certaines situations pour rendre grâce à Fatih Akin d'être parvenu à relever un défi de plus en plus ardu...On sort de son film la banane aux lèvres, les oreilles dans du coton et avec l'envie d'embrasser sa voisine. Ce qui ne m'était pas arrivé depuis Des mineurs, libre adaptation dorcelienne de Germinal conseillée par Marcel Martial.
Mon conseil: Pour une fois que le rire n'est pas l'otage de la vulgarité ou d'un pseudo message existentiel, profitez-en !
Sentenza.