Deux tours, et pourquoi pas un troisième social ?

Publié le 22 mars 2010 par Chezfab

Ce second tour des régionales donne lieu à bien des errances cérébrales.

D’abord avec Daniel Cohn Bendit qui lance un « nouvel appel du 22 mars » (utilisant sa propre légende, la modestie l’étouffant de moins en moins) pour tuer définitivement les Verts en les fondant dans une sorte de Modem / UMP écologiste, appeler « coopérative politique ». Bien entendu autour du chef (lui) et avec son candidat pour 2012 (Jadot ou Duflot, mais Jadot à la corde pour DCB) ou un accord de vente de au PS, comme nous l’avons déjà vu. Superbe non ? Et bien sur, plus au centre, avec CAP21… Ce n’est pas comme si nous ne nous y attendions pas, mais c’est fait avec tellement de culot que cela en devient presque de l’art burlesque ! Et avec ça, dans l’appel, pas un mot sur les travailleurs, les difficultés, la vie, non que du pur politico-politique avec des formules à deux francs genre « société de la connaissance », comme s’il pouvait y avoir société sans connaissances… Bref … A voir si les Verts seront dupes, mais bizarrement, je ne doute pas un instant qu’ils le soient… Appât du gain… La mort de l'écologie politique radicale en France ? Non, la mort des Verts peut être et une réelle écologie politique à reconstruire !

Ensuite avec l’UMP qui nous sort qu’elle a gagnée ces élections ! Pas loin, à entendre Xavier Bertrand nous dire que nous aurions tous choisi de continuer sur la voie tracée par le grand timonier Sarkozy. Et ils ne comptent pas s’arrêter ces gens de zélateurs libéraux, au contraire même. Nous pouvons craindre une volonté farouche de revanche par les destructions (qu’ils appelleront réforme) du peu qui reste du sociale.

Mais encore avec un PS triomphant qui se croit parvenu, qui déjà nous affirme que l’on ne pourra pas faire autrement que travailler plus longtemps (Moscovici l’affirme avec un tel dédain du peuple que cela en fleure bon la suffisance bourgeoise). Le PS a abandonné le peuple depuis longtemps et tourne pour les oligarques. Ce n’est pas parce qu’entre peste et choléra, 51 % d’électeurs ont eu à choisir (et parfois ils ont carrément choisi pire…) que ce choix est un blanc seing… Il va donc falloir les secouer….

Enfin, la montée très claire du FN. Non seulement ce n’est plus un vote sanction mais c’est pire que cela : un vote assumé et renforcé au second tour. Oui, la France compte des xénophobes fascistes par million, et il va falloir combattre ces idées avec la plus grande force et vite !

Car nous sommes à la tournée des chemins : le score obtenu hier par le "parti socialiste et ses affiliés" pourrait laisser croire que la victoire est là, et que la politique du gouvernement, ses attaques permanentes sur le droit des travailleurs, ses attaques sur les services publics, seraient de l'histoire ancienne.

C'est se méprendre que de penser cela, et, croyez moi, c'est surtout le meilleur moyen de voir arriver encore plus vite le dépeçage de ce qui fait le corps social de la France.

La lutte des classes serait terminée ? Et bien, si c'est le cas, c'est que la bataille est gagnée par la classe des dominants, des riches et des profiteurs ! D'ailleurs Warren Buffet (une des premières fortunes de ce monde) ne s'y trompait pas quand il affirmait à la télévision américaine : "La guerre des classes est une réalité, la preuve, c'est la mienne qui est entrain de la gagner".

Allons nous continuer à courber l'échine, à baisser la tête en attendant les coups ? Serions nous moins vaillants que nos prédécesseurs, ces "fous d'égalité" qui eurent le courage de se battre pour obtenir ce que nous laissons filler aujourd'hui ? La sécurité sociale, la retraite, la protection des plus faibles, la diminution du temps de travail, la collectivisation des moyens (via les services publics)... Etc.. Allons-nous tout laisser mourir ? Allons nous nous résigner, laisser gagner les riches de la "superclasse" ? Aurions-nous peur ?

Oui, je l'affirme ici, il ne suffit pas d'élire "la gauche" pour que les choses se fassent. Il faut, il est impératif, que les travailleurs et la rue s'expriment, qu'ils fassent front et porte leurs revendications au plus haut ! Car croire que nos élus seuls peuvent changer les choses s'est s'illusionner !

Il est au contraire plus que temps de prendre les devants, d'aller sur le pavé, de s'unir et de porter, avec force et conviction, non seulement la défense de nos acquis mais leur amélioration. Dans une France plus riche que jamais, osons aller plus loin, demander plus, et dire clairement que si nos anciens ont su construire sur une France en ruine une protection sociale de qualité, alors nous saurons construire, sur une France riche, une égalité sociale réelle pour tous !

Soyons les combattants de cet avenir. Soyons les bâtisseurs de nos vies. Ne laissons pas les oligarques gagner.

Alors demain, mardi 23 mars, et surement moult fois dans le futur, tous ensemble dans la rue ! Soyons le plus grand nombre !