Le bilan des régionales

Publié le 23 mars 2010 par Flavienneuvy

J'avais indiqué dans un précédent texte que le vrai bilan d'une élection se fait à l'issue de celle-ci et non entre les deux tours. L'élection est terminée et je vais tenter de faire un bilan en évitant autant que possible de vous rabâcher les oreilles avec ce que vous avez déjà lu et entendu mille fois depuis dimanche soir.

Est-ce une défaite pour la majorité présidentielle ? Oui, elle est claire et sans appel. L'Alsace ne change rien à l'affaire, la stratégie d'union dès le premier tour ne marche pas dans ce type de scrutin avec des alliances possibles entre les deux tours.

Est-ce que cette victoire de la gauche veut dire que l'élection présidentielle est jouée ? Non. En 2004 déjà, la gauche l'avait emporté et cela ne l'a pas empêché de perdre en 2007. De plus, je suis convaincu qu'entre Europe écologie et le PS il y a assez peu de points communs et que l'union de la gauche aux régionales avait pour motivation première le partage des très lucratifs postes de vice-présidents et non la convergence des projets. Le plus dur est à venir pour ces exécutifs régionaux. Par ailleurs, le PS n'a pas réglé son problème de leadership ni celui de son projet. Pour finir, n'oublions que Nicolas Sarkozy est très nettement au dessus du lot lors des débats et que pendant la campagne (s'il se représente) il sera très performant.

Ce que je retiens de ces élections régionales c'est qu'elles traduisent de façon éclatante ce qu'on savait déjà : le PS est un parti d'élus. Les quelques de dizaines de milliers d'adhérents à jour de leur cotisation sont tous ou presque des élus (locaux pour la plupart) ou collaborateurs d'élus. Ce maillage territorial très fort est essentiel pour gagner des élections locales : subventions, aide diverses, copinage et autres passe droits accordés ici ou là permettent de sécurise un certain nombre de voix. Le parti socialiste bénéficie clairement du rejet systématique du pouvoir central lors des élections intermédiaires (municipales, cantonales, régionales). Depuis 2004, le PS a fait basculer bon nombre de grandes villes, bon nombre de départements et presque toutes les régions. Du coup tous ces élus locaux PS qui cumulent les mandats et les indemnités (ils sont très nombreux à être au plafond légal ou presque), ne souhaitent qu'une chose : avoir une majorité de droite au national car c'est la meilleure garantie pour eux de gagner les élections intermédiaires.

L'UMP de son côté souffre clairement d'un manque d'élus locaux, proches du terrain.