Les Français ont exprimé colère et impatience… Frédéric Lefebvre juge utile de traînasser… sinon finasser ?

Publié le 23 mars 2010 par Kamizole

Comme toujours UM/Payable ! l’inénarrable mais fort prolixe porte-parole de l’UM/Posture. Pour une fois que ce ne sont pas Sarko ou le Medef qui font part de leur impatience devant la résistance des Français au changement ! Parce qu’aujourd’hui c’est nous, le vulgum pecus à qui l’on ne demande jamais son avis mais le donne quand même, dans la rue ou les urnes qui voulons un vrai changement de politique et pas de leurs “réformes” mortifères, à commencer par celle des retraites. Eric Woerth au ministère du Travail, c’est pour cela, rien d’autre. Plus dur que Xavier Darcos. Dialogue ? connais pas. Et si Fillon – l’artisan de la précédente réforme, la “der des der” était-il alors promis ! – est maintenu à son poste, c’est uniquement pour cette raison : ce sera son grand œuvre.

Or donc, Frédéric Lefebvre – qui aura sans nul doute dû ravaler sa déception de n’avoir toujours pas obtenu un ministère – affirme qu’il faut “Prendre le temps pour répondre au message des Français”. Et se félicite que Nicolas Sarkozy et François Fillon “fassent preuve de sang froid et décident de prendre le temps pour analyser les résultats et ne pas se tromper sur la réponse à apporter aux Français”.

“Aujourd’hui, ce qui important, c’est de répondre au message qui nous a été envoyé par les Français, de ne pas se tromper de message, donc de prendre le temps de l’analyse, du débat entre nous” (…) “La règle habituellement, c’est de donner le plus rapidement une réponse, qui le plus souvent tombe à côté de la plaque” (…) “le gouvernement va travailler avec la majorité pour apporter “une réponse au vrai message envoyé par les Français”.

Lequel serait – clairement - à l’en croire : “vous les politiques, arrêtez de vous battre entre vous et battez-vous pour nous”… ajoutant que ce message n’aurait pas été compris par la gauche “qui, pour le moment, visiblement ne retire de leçon de ces élections que pour 2012″.

J’admets aisément qu’à écouter le discours qu’a prononcé Martine Aubry au soir de l’élection, débité sur un ton monocorde et dans le plus pur style rigide que l’on aurait pu croire sorti du Kremlin – mais le charisme n’a jamais été son fort ! – il me semble que le PS, tout revigoré qu’il puisse être par ce résultat inespéré l’été dernier quand les vautours planaient autour de son cadavre, n’est pas encore prêt pour les mutations - démocratiques - qui s’imposeraient si l’on veut effectivement espérer gagner la présidentielle en 2012.

Mais pour l’instant, ce sont Nicolas Sarkozy, François Fillon, le gouvernement et l’UMP qui sont sur la sellette et qu’une majorité d’électeurs ont sanctionnés, sans même parler des abstentionnistes. Qu’ils ne veuillent aucunement changer de cap relève de la dernière évidence. Prendre du temps, tergiverser et poursuivre sur la même erre ne pourra qu’exaspérer davantage la colère des Français qui n’ont pas besoin de dessin ni d’explication pour comprendre que l’on continue à se foutre de leur gueule en long, en large et en travers.

Si Sarko et Fillon ont besoin de prendre du temps, c’est bien précisément parce qu’ils refusent de comprendre les attentes véritables des Français. Qui en ont marre de voir l’argent public valser toujours au profit des mêmes alors que l’on continue à leur faire outrageusement les poches, à rogner sur leurs retraites. Mais pas touche au «bouclier fiscal» ni à la baisse de TVA des bistrotiers qui ne l’ont pas répercutée sur les consommateurs ni sur leurs employés. Toujours moins d’effectifs dans la fonction publique et les services publics peau de chagrin, quand ils ne sont pas privatisés… etc. etc.

Mais Frédéric Lefebvre n’en démord pas : “Dire comme le PS qu’il faut arrêter les réformes, c’est oublier qu’il y a eu des élections nationales, que des engagements ont été pris devant les Français et que ces engagements, nous devons les tenir”

Devrons-nous lui rappeler que l’intelligence politique essentielle – celle qui fait précisément cruellement défaut à un Sarkozy - consiste à adapter la politique aux circonstances et non se figer dans une posture idéologique digne du stalinisme. Nous sommes en 2010, face à une crise économique et sociale d’une ampleur jamais connue depuis 1929. Combien de temps va-t-on nous ressortir les promesses du candidat Sarko en 2007 et ses 53 % d’électeurs - combien de déçus aujourd’hui ?

Je m’en tape complètement qu’ils se foutent sur la gueule au sein de l’UMP. Au moins, cela fera du spectacle ! Et ce n’est pas en nommant un ou deux ministres de mouvances jusque là ostracisées qu’ils arrêteront les frondes intestines. A partir du moment où Sarkozy les a conduits à l’échec, les hostilités ne sont plus prêtes de s’arrêter. J’avais écrit il y a déjà longtemps que l’unité de l’UMP ne résisterait que tant qu’elle serait une machine à gagner les élections et qu’elle exploserait en plein vol dès qu’elle deviendrait une machine à perdre.

Quant à se battre «pour nous», il me semble évident que «nous» - les Français ordinaires qui subissons la crise – ne faisons nullement partie de ce «nous» de classe.

Enfin, Frédéric Lefebvre, UM/Perturbable dans la sarkonnerie ne craint nullement le ridicule en soutenant Eric Besson : “S’il n’y avait pas eu le débat sur l’identité nationale, nous aurions un Front national beaucoup plus fort qu’aujourd’hui”… Tant de stupidité est franchement confondante. Espérons qu’il se trouvera un politologue dans la salle pour lui moucher proprement le nez !

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Un bon dessin valant toujours mieux qu’un grand discours, celui de Pierre Ballouhey illustre à merveille l’attitude de Nicolas Sarkozy. N’oubliez pas de citer la source : c’est son gagne-pain