Bomb the Bass – Back to Light

Publié le 24 mars 2010 par Hartzine

Tim Simenon pourrait être qualifié comme le maestro du grand écart. Débutant sa carrière en 1987 avec le tube interplanétaire Beat This, celui qui se cache derrière l’entité Bomb The Bass définissait ce que beaucoup d’entre nous appellent aujourd’hui « acid-house » au côté de nombreux autres artistes ayant malgré eux disparus du circuit. Pour d’autres, Bomb the Bass, ça reste l’excellent Bug Powder Dust sur l’indémodable The K&D Sessions de Kruder et Dorfmeister, imparable hit du pourtant très anecdotique Clear paru en 1995. On se rappellera d’ailleurs de la polémique dont fut frappé le groupe, à l’instar de Massive Attack, quelques années plus tôt. Leurs noms jugés trop agressifs durent être modifiés pour cause de climat sensible dû à la World War III… Ah non pardon, la Guerre du Golfe.
Quoi qu’il en soit, après un silence de radio de dix longues années, Tim Simenon rappela au monde que les basses vibraient toujours en assenant fin 2008 un Future Chaos sombre et désenchanté. Cette fois, l’attente sera moins longue, puisqu’à peine deux ans séparent Back to Light de son prédécesseur. Et première constatation, le titre ne pouvait pas mieux coller à cet album produit en partie par le proclamé nouveau king de la minimale-house : Gui Boratto.
Dès premières mesures de Boy Girl ou de celles X Rays Eyes, pourtant chatouillés par la voix vocodée de Michael Kelley alias Kelley Polar, nous sommes transpercés par les halos brûlants diffusés par le brésilien sur cette nouvelle mouture aux consonances 80’s appliquées par Tim Simenon. The infinites qui laisse entrevoir un certain renouveau avec son démarrage new-wave sombre rapidement dans du daft-like, pas inintéressant, mais trop tape-à-l’œil pour être sincère. Pauvre Paul Conboy, devenu depuis Future Chaos le collaborateur agréé de l’entité britannique, il lui faudra attendre le finalement brillant Burn Less Brighter pour obtenir une partition à la mesure de son talent. Même le crooner electro Richard Davis nous offre le minimum syndical, certainement plus inspiré par les climats rythmiques glacials que les sunlights caribéens. Et pourtant, niveau collaboration, le torturé Martin Gore sort substantiellement son épingle du jeu. Le mégalo se voyant offert un passage sur Milakia, track crépusculaire, à des années lumières des 9 pistes précédentes.
Soyons clair, Back to Light marque peut-être le retour de Simenon vers la lumière, mais plutôt celle des néons de clubs pour ados. Les connaisseurs ne sont pas dupes : production mal léchée, tracks bossés à la va-vite, featurings certes deluxes mais tellement mal utilisés… Au mieux on retrouvera un ou deux morceaux de ce Back to Light dans une des prochaines pubs Renault ou CK, mais certainement pas dans les charts de Resident Advisor.

Tracklist

Bomb the Bass – Back to Light (K7!,2010)

01. Boy Girl [ft. Paul Conboy]
02. X Rays Eyes [ft. Kelley Polar]
03. The Infinites [ft. Paul Conboy]
04. Price on Your Head [ft. Richard Davis]
05. Blindspot [ft. Paul Conboy]
06. Start [ft. Kelley Polar]
07. Burn Less Brighter [ft. Paul Conboy]
08. Happy To Be Cold [ft. Richard Davis]
09. Up the Mountain [ft. The Battle of Land and Sea]
10. Milakia [ft. Martin Gore]