Pour un nouveau système de retraite

Publié le 24 mars 2010 par Blanchemanche
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POUR UN NOUVEAU SYSTÈME DE RETRAITE
Des comptes individuels de cotisations financés par répartition
ANTOINE BOZIO
THOMAS PIKETTY
EN BREF
Le système de retraite français est extrêmement complexe, par le nombre de régimes qu’il comporte et par les règles déterminant les pensions. Ce manque de lisibilité accroît l’incertitude qui entoure aujourd’hui la soutenabilité du système, alors même que l’objectif premier d’un système public et obligatoire de retraite par répartition est d’offrir des garanties que les marchés financiers ne peuvent pas offrir. Les salariés ont toutes les peines du monde à évaluer le montant de leurs droits à la retraite, ce qui les conduit souvent à considérer les cotisations de retraite comme des impôts et non comme des droits à un revenu différé. Le système actuel est en outre peu adapté à la mobilité croissante des travailleurs.
Cet opuscule a pour objectif de contribuer aux débats à venir en proposant une refonte générale des régimes de pensions et leur remplacement par un système public et obligatoire, fondé sur des comptes individuels de cotisations et financé par répartition. Ce nouveau système, sur le modèle de la réforme mise en place en Suède entre 1994 et 2008, a l’avantage de mieux prendre en compte les carrières longues, de s’adapter à l’augmentation de l’espérance de vie, de permettre des retraites progressives et d’offrir des garanties solides à long terme sur la viabilité du système de retraite – et ce pour l’ensemble des générations, y compris les plus jeunes. Contrairement à une idée reçue, les comptes individuels sont globalement plus favorables aux carrières salariales modestes et aux petites retraites.
Les modalités de la transition vers ce nouveau système sont également étudiées : quel plafond choisir ? Comment rapprocher le secteur public et lesecteur privé ? Comment envisager les mesures financières transitoires d’une telle réforme ? Aucun obstacle n’est insurmontable pourvu que la volonté politique de préserver un système public par répartition existe. De nombreux points mériteraient d’être discutés en détail et débattus démocratiquement.
Cette étude n’entend pas être une proposition finale mais l’amorce d’un débat sur l’avenir à long terme de notre système public d’assurance vieillesse par répartition*.
Antoine Bozio est chercheur à l’Institute for Fiscal Studies de Londres et Teaching Fellow à University College London.
antoine_b@ifs.org.uk
Thomas Piketty est directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales et professeur à l’École d’économie de Paris.
piketty@ens.fr
* Les propositions contenues dans cette étude n’engagent que leurs auteurs, et en aucun cas les institutions auxquelles ils appartiennent. Les auteurs remercient Philippe Askenazy, Daniel Cohen, Jean-Olivier Hairault, Selma Mahfouz, Henri Sterdyniak, Arnauld d’Yvoire et Jean-Claude Angoulvant pour leurs commentaires sur une première version de cette étude.