De la notion de conflit

Publié le 26 mars 2010 par Fred Desbordes


Tout conflit présuppose une lutte, une bataille, combat voire même une guerre ou une guérilla entre au moins deux sujets. Des termes guerriers pour une énergie gaspillée en attaque et en défense. Le conflit est d'abord un désaccord. Conflit de voisinage, conflit familial, conflit dans le couple, conflit social ou conflit au travail, nous vivons dans une société conflictuelle où le psychologique s'est subordonné au sang versé. Avant, pour régler un conflit, on jetait le gant et on se provoquait en duel. De nos jours, ce sont les petites bassesses de l'esprit que nous infligeons à nos pairs pour les soumettre. Les causes d'un conflit peuvent être multiple : une perception différente pour chacun pouvant engendrer incompréhension et désaccord; relations asymétriques, non équilibrées; la notion de changement qui va à l'encontre du besoin fondamental de sécurité; une négociation qui échoue et qui renforce les positions de chacun; le conflit, enfin, et la guerre ou l'agressivité comme notion de valeur.

On touche là un point essentiel de l'homme moderne : la combativité est perçue comme valorisante dans notre société. L'homme qui refuse les armes est par raccourci, un homme faible. Pourtant il n'y a rien à gagner mais tout à perdre dans un conflit. La lutte est une dynamique de force, un rapport dominant/dominé qui engendre écrasement et destruction plus que créativité et épanouissement.

La conséquence de toute opposition conflictuelle est, le plus souvent, une crise précédant une rupture. De la rupture nait le changement, inéluctable. Il reste à chacun, le choix de la gestion de cette rupture. Certains préfèreront asseoir leur autorité dans un rapport de soumission “j'ai gagné, tu as perdu”, d'autres se valoriseront auprès de leurs pairs “tu vois, j'ai gagné”, d'autres fuiront “j'ai tout perdu”, d'autres encore privilégieront un statut-quo “finalement, on a rien gagné”.

Il appartient donc à chacun de gérer les émotions qu'engendre le conflit : colère, peur, frustration, agressivité, dégout, rancune. L'essentiel restant l'épanouissement personnel dans le respect mutuel.
Pour conclure, on pourrait tendre vers une voie progressiste, user de termes positifs pour transformer les conflits, les ruptures et leurs émotions négatives en une expérience enrichissante pour soi. Rester dans la compréhension sans forcément subir, métacommuniquer, accepter les différences… Un idéal ?
(Un vieux reste de ma formation en management)