Une «conversation adulte» ça presse!

Publié le 28 mars 2010 par Suzanneb

La science du médecin est de découvrir chez un patient, un mal dont tous les deux puissent vivre.

Par Suzanne Bissonnette

L’ex-gouverneur de la Banque du Canada, David Dodge, estime urgent de discuter de l’avenir du système de santé canadien

Il est urgent pour les Canadiens d’avoir une « conversation adulte » quant à l’avenir de leur système de soins de santé, dont les coûts continuent d’augmenter bien au-delà de la croissance économique nationale, a prévenu, hier, l’ex-gouverneur de la Banque du Canada, David Dodge.

Dans une critique relativement évasive des gouvernements provinciaux et fédéral, M. Dodge a signalé que le problème ne se réglera pas en cherchant simplement à réduire les dépenses.

« Les gouvernements ont établi des plans qui ne font qu’assumer qu’ils seront capables de maintenir ces coûts à zéro ou à deux pour cent (d’augmentation) », a-t-il dit, mais ça ne marchera pas.

M. Dodge a d’ailleurs dressé un portrait peu encourageant de notre population croissante − et vieillissante − à l’occasion du congrès d’orientation du Parti libéral du Canada, qui se tient à Montréal en fin de semaine.

D’après lui, les dépenses en soins médicaux augmenteront 1,5 fois plus rapidement que les revenus au cours de la décennie à venir, ce qui ne nous laisse que quatre options « déplaisantes » : payer plus de taxes et d’impôts; réduire la portée des soins médicaux; implanter un système de « quotes-parts » ou de dépenses privées en santé; ou « diminuer continuellement » la qualité des services, par exemple en laissant augmenter les périodes d’attente encore davantage.

Quant aux coûts des soins de longue durée, ils enflent à un rythme encore plus effréné, a-t-il fait remarquer.

« On ne peut pas simplement assumer que le problème va disparaître. Malheureusement, lorsqu’on analyse les budgets provinciaux et le budget fédéral − surtout ceux des provinces, qui doivent directement fournir les services − on constate que c’est exactement ce qui a été fait. »

Trouver une entente

David Dodge, qui est désormais chancelier de l’Université Queen’s, à Kingston, a ajouté que les baby-boomers ne toléreront pas qu’on leur refuse des services offerts par la technologie moderne de la santé. « Nous devons avoir une conversation adulte afin de nous entendre sur la façon de procéder.

« Nous pouvons opter pour un système public ou privé, mais ce que nous ne pouvons pas faire, c’est de promettre aux Canadiens un service que nous ne serons pas en mesure de leur offrir. »

Il a également admis que les gouvernements ne peuvent pas tenter de faire disparaître leurs déficits immédiatement après une récession. « Dans l’état actuel de leurs budgets, il n’est pas déraisonnable pour les gouvernements provinciaux et fédéral de reporter les mesures les plus drastiques au budget de 2011. »

Journal de Québec - Une « conversation adulte », ça presse! – 27 mars 2010

Sources et références pour cet article

  1. Journal de Québec - Une « conversation adulte », ça presse! – 27 mars 2010
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