101. Blossom

Publié le 28 mars 2010 par Dylanesque


Je me suis couché à 4h du matin, je me suis levé à 15h.  La fatigue accumulée, le changement d'horaire, les cigarettes froides, l'appartement en bordel. Je suis une épave. 
Des mois de travail pour accoucher d'une pièce de théâtre, jouée deux fois seulement. Une adaptation libre de la série "Six Feet Under". 
Et bien voilà, c'est terminé, on peut enterrer tout ça et recommencer l'an prochain. Une belle aventure, éprouvante surtout. 
Au lieu de me reposer, j'ai enchaîné avec un tas d'autres trucs et me voilà comme un zombie, un dimanche après-midi. 
Un dimanche après-midi sous la pluie, fouillant dans mes poches pour acheter des clopes. Regardant les trains passer. 
Quand je suis dans cet état là, le seul qui arrive à me calmer, à coller à mon humeur, c'est Nick Drake
Nick Drake et "Wich Will", alors que je suis à ma fenêtre, que j'ai le regard perdu dans la grisaille. 
En me disant que les vacances c'est bientôt, mais qu'avant ça, il faudra se replonger dans le travail et ne pas tout foirer. 
Je suis mort de fatigue, mais je garde un soupçon d'optimisme. 
Le 1er juillet, j'irais voir Bob Dylan à Nantes. Ce sera la deuxième fois. Tout près de chez moi. 
Et puis après j'irais en Espagne. Non vraiment, la suite s'annonce délicieuse, il suffit d'être patient. 
Vous verrez, je vous raconterais. 
Ouais, je crois que je vais retourner me coucher. Dormir, débrancher mes neurones. 
Une longue sieste avec la fenêtre ouverte, le bruit d'une averse comme berçeuse. 
Et Nick Drake, pas trop fort, comme une voix lointaine, un murmure.