Une première semaine de vie commune, ça se fête ! Copains, beaux parents, raclette et promenade en foret. Eh oui, c’est ça l’avantage de vivre dans le cartier « des rigollots », on as le bois de Vincennes à deux pas. Finalement, c’est pas si compliqué que ça de vivre à deux. On rentre et l’autre est la, nous attendre. Le lit est chaud et puis c’est agréable de dire à quelqu’un « j’en ai marre ». Pester sur l’autre s’est le meilleur remède d’une journée dure de travail. Le seul bémol : devoir négocier une place pour ses affaires. Et c’est le drame quand il s’agit d’une place pour mes parfums. Comme j’ai plus de 21 parfums ouverts en ce moment (je ne compte pas ceux qui se trouvent encore dans l’emballage), c’est dure de loger tout ce monde dans un seul placard, commun (en plus !!). Du coup il faut user de vieux astuces de filles : les yeux doux, gentillesse, intelligence et s’il faut un peu de larmes au coin de l’œil !! Tout un art de la négociation !Mais voilà que cela fait plus de 3 semaines que je veux vous parler de MONUMENTA au Grand Palais mais j’ai toujours trouvé une excuse. Cette exposition par Christian Boltanski qui se finit le 21 février(très bientôt), a comme thème les « Personnes ». Je suis allée la voir de jour. On dit que c’est encore mieux de nuit…si vous avez la possibilité, allez y de nuit ! Quoi qu’il arrive, habillez vous bien car le froid fait partie de la mise en scène !Mais revenons à ce travail de mémoire qui se mêle à la recherche sur les mythologies individuelles que cet artiste nous livre dans cet grand espace. Dès votre entrée vous allez être saisis par l’odeur et la couleur de ces caisses rouillées et numérotées qui rappellent tellement le gestapo. Se sont « les coffres du pauvre » comme l’artiste le nomme, de boites de biscuits à petits souvenirs de grand mère. Prenez le temps de vous arrêter devant, c’est assez impressionnant de sentir l’atmosphère étrange que dégagent ces numéros inscrits sur le fer rouillé dès l’entrée. Arrivées dans la nef du Grand Palais, 69 rectangles de manteaux vous accueillent au rythme de 69 battements de cœur. Rectangles qui rappellent la mort, l’Auschwitz, le sacrifice, l’humanité. Des manteaux de tous les couleurs et formes, neuf ou usées par le temps ou par les personnes qui les ont portés. De manteaux de vieillards, de nouveaux nés, des ados, de femme, d’hommes, d‘enfants. Et en passant d’un rectangle à l’autre des battements de cœurs s’élèvent de ce cimentière à vêtements. Etrange. Tellement étrange de se balader parmi l’absence des autres. Car ce qui m’a marquée le plus c’était l’absence des autres et pas la présence de leurs vêtements. La pièce de résistance reste quand même cet énorme montagne de vêtements qui s’impose dès l’entrée. Cette espèce de main téléguidée qui remue au rythme de cœurs les habilles . Mais contrairement à ce qu’on peut croire, la montagne de vêtements est moins impressionnante que les rectangles de manteaux. Il y a une sorte d’ambiance morbide quand on passe entre ces tombes. On pense à ces camps de concentrations et à ces montagnes de chaussures comme on peut voir dans les documentaires. Pour sortir de cette routine de rectangles allez vers votre droite. Il y a un petit cabinet ou vous pouvez faire don de votre battement de cœur. Ainsi un banque de battements de cœurs va être crée par l’artiste. Prenez un ticket et s’il y a pas de problème technique, une belle brune en blouse blanche viendra vous chercher pour immortaliser votre cœur ; A la sortie vous pouvez même récupérer ce son formidable que vous venez d’enregistrer.Je sais que je vous ai pas prévenue assez vite mais mieux vaut tard que jamais…habillez vous avec le plus gros manteaux que vous avez, de gants et une bonne écharpe et allez voir cette exposition étrange mais fortement intéressante !Offrez vous ce moment d’émotion spectaculaire qui questionne la nature et le sens de l’humanité.