Internet et solidarité : un potentiel à développer

Publié le 28 mars 2010 par Monartiste

Le web 2.0 au secours de la solidarité

Surfant sur les nouvelles possibilités du web 2.0 et la volonté, après la crise financière, de vivre autrement et de proposer des alternatives à la crise du capitalisme, de nouveaux sites poussent comme des champignons, avec leur modèle économique et leurs ambitions propres.

Ces sites souhaitent apparaître comme des alternatives où l’homme est replacé au centre, où les communautés sur Internet permettent à nouveau de créer du lien social. Internet offre une vitrine idéale pour ces initiatives et permet d’accélérer leur développement. Mais l’on peut se demander aussi si cela ne peut pas être néfaste pour eux. La trop grande exposition, alors que leur modèle n’est pas stable, ne les oblige-t-il pas à apparaître comme un phénomène de mode ou à grandir trop rapidement, alors que justement l’intérêt de leur démarche s’inscrit dans le temps ? Cette croissance trop rapide ne met-elle pas en péril leur pérennité ?

En clair, on peut se demander si le bouillonnement d’’idées et d’innovation que permet le Web 2.0 favorisera véritablement un changement de société. Rien ne le prouve pour l’instant. Pour autant, on peut tout de même reconnaître que des initiatives sur Internet démontrent leur efficacité et leur pertinence.

Le développement des plateformes d’intermédiation solidaire

Il faut rappeler qu’à l’origine, il y a les sites communautaires comme Facebook ou Myspace, qui rassemblent des individus ayant des intérêts communs ou souhaitant partager leurs passions ou leurs désirs. Puis s’appuyant sur la même dynamique d’échange et de partage, les sites d’intermédiation comme Viadeo ou linkedin, qui rassemblent des internautes ayant des objectifs et des buts communs, où chacun peut apporter ses compétences avec une finalité, créer des synergies et de favoriser les rencontres (dans un but professionnel le plus souvent). Depuis peu, et ce sont eux qui nous intéressent, une nouvelle génération apparaît, permettant aux internautes, de se rassembler en communautés, de partager… et d’agir en soutenant financièrement par l’investissement ou le prêt les projets qu’ils aiment ou auxquels ils adhérent.

Il en existe déjà plusieurs familles :

  • babyloan.org, que l’on peut considérer comme le petit frère français de Kiva.

Il en existe déjà plusieurs familles :

  • babyloan.org, que l’on peut considérer comme le petit frère français de Kiva.
  • Faisonsaffaire.com et friendsclear dans le domaine de la création d’entreprise, qui se donnent pour vocation de lever des fonds auprès des internautes ou pour attirer les “business angels”.
  • Babeldoor et dreamshake, qui offre une vitrine aux rêves et aux projets des particuliers et offrent la possibilité aux internautes de les soutenir financièrement en leur proposant notamment de partager ce rêve.

Tous s’appuient sur le potentiel du Web 2.0 pour toucher des milliers de personnes grâce au marketing viral et démultiplier l’initiative individuel pour avoir un impact plus fort et une résonance beaucoup plus importante auprès du grand public.

L’exemple d’un précurseur, le site Américain Kiva.org

La mentalité anglo-saxonne est très différente. Le “fundraising” est dans les mœurs et un passage obligé, presque un rite d’admission pour la haute société américaine. Un site américain, Kiva.org, qui s’appuie sur le micro-crédit, propose à des internautes occidentaux de soutenir des projets dans des pays en voie de développement en prêtant de l’argent à des porteurs de projet.

Ils leur permettent ainsi de construire leur vie et d’avoir une source de revenu stable. Ce site qui s’appuie sur une dynamique philantropique a un succès considérable. Quelques chiffres : 14 000 prêts, plus de 7 000 projets réalisé et 1 200 000 dollars récoltés). En s’appuyant sur des associations locales et des ONG pour le remboursement, le site est devenu une vraie source de financement fiable. La force de ce système est sa capacité à rendre chaque acteur gagnant.

Le prêteur occidental se sent valorisé et en confiance, il sait à qui il donne et pourquoi. Il peut mettre un visage, un nom sur le projet qu’il soutient. Il peut voir évoluer le projet, il sait que sa contribution est utilisée à bon escient et qu’elle a une utilité concrète. L’association qui sert de médiateur et de collecteur des remboursements de prêts tire son revenu des intérêts prélevés sur le montant accordé aux emprunteurs.

Le prêteur (l’internaute) prête à taux zéro, mais les frais de gestions sont pris en charge par l’emprunteur, ce qui assure un revenu à ces associations ou du moins amortissent leurs frais. L’emprunteur peut enfin emprunter de l’argent pour créer son activité. Il n’est pas en situation de dépendance, il est acteur de sa propre vie grâce au soutien des internautes. Dans le cadre de cette stratégie gagnant-gagnant, chaque acteur est valorisé.

Source : suite 101.fr