Et pendant ce temps là, dans la vraie vie... (part 4)

Par Valou94

Hello mon p’tit clou,
Aujourd’hui, pour cet épisode de « Et pendant ce temps là, dans la vraie vie », je me suis intéressée à l’hôpital parce qu’en tant que maman, je commence à bien maitriser cet environnement. J’y ai mes petites habitudes, limite même je connais tous les internes des urgences par leurs noms… « Ah non, ne vous faites pas mal aujourd’hui les schtroumpfs, c’est Alain qui est de garde, il fait super mal les points de suture…il vaut mieux que vous vous cassiez la gueule en montant à l’arbre demain, c’est Stéphane qui sera là ! »
Bref, je maitrise. Mais je pense par contre que beaucoup de scénaristes devraient faire un petit tour dans les hôpitaux, histoire de se mettre au niveau. Franchement.
Dans les films, on n’attend pas aux urgences à l’hôpital. Pour une méga urgence, c’est 5 ou 6 internes qui te prennent en charge directement.
En vrai…. Les urgences, ça n’a d’urgences que le nom. Vu que c’est un peu la sortie du dimanche, tu te retrouves avec tout un tas de péquenauds devant toi, dans des états divers, et tu évalues leur chance de survie avant que leur tour arrive, pour savoir si tu peux gagner une place. « Ouh là, celui-là, il est salement amoché, il pisse le sang… Je sens que je vais passer 10 minutes plus tôt moi aujourd’hui, je vais peut-être me faire un loto en sortant, c’est mon jour de chance… »
Dans les films, les filles de l’accueil sont des gourdes. La preuve, elles passent leur temps à se faire voler ou soutirer des données confidentielles sur leurs patients…
En vrai, ce sont des cerbères. Déjà, leur arracher un bonjour, c’est mission impossible, alors des renseignements, n’y songe même pas…
Dans les films, on sait qu’on est à l’hôpital parce qu’on entend en fond sonore « On demande le docteur Trucmuche….»
En vrai, on repère que c’est un hôpital parce que ça sent l’hôpital, un point c’est tout. Un mélange d'odeur de maladie, de mort et de désinfectant.
Dans les films, les docteurs savent tout de suite ce que tu as et ce qu’il faut faire. Sauf si c’est un cas tordu, et là t’es soigné par Dr House, ça compense.
En vrai, après une garde de 47h en continu, les internes ont tendance à avoir le diagnostic foireux. Du coup, tu fais un tas d’examens inutiles (l’hôpital se couvre), voire ils te gardent en observation, pour te laisser sortir finalement avec une ordonnance de doliprane, l’aveu de leur perplexité devant ton cas et la promesse arrachée de revenir si ça recommence.
Dans les films, on ne mange jamais à l’hôpital.
En vrai, on comprend pourquoi. Rien à dire, c’est délicieux si tu aimes les haricots verts filandreux bouillis, la viande filandreuse bouillie, les fruits au sirop et le pain industriel.
Dans les films, les chambres d’hôpital sont tapissées de fleurs.
Dans la vraie vie, les fleurs sont interdites. Trop dangereux. On sait jamais, d’ici à ce que tu aies planqué 2 ou 3 grammes d’anthrax dans tes roses.
A l’hôpital, dans les films, tu as toujours des tas d’amis qui se relaient sur ton lit de mort[barre]à ton chevet.
En vrai, tu peux soit crever la gueule ouverte, soit tu as une famille tellement envahissante que tu préférerais pouvoir tranquillement crever la gueule ouverte.
Dans les films, les docteurs sont toujours très respectueux des patients.
En vrai, à l’hôpital, tu perds toute dignité et toute pudeur. On te fait ta toilette, y compris intime, si tu es venu pour un accouchement c’est encore pire, pour peu que quelques étudiants aient assisté à l’accouchement et c’est la moitié de l’hôpital qui a vu ta moule, et encore, pas à son avantage. On s’extasie sur ta promptitude à être retourné à la selle, on te complimente sur ta cicatrisation. On te cause comme à un débile profond, parfois en parlant de toi à la troisième personne. « Alors, elle s’est lavée ce matin ? ». Oui. Elle s’est lavée. Et elle t’emmerde.
Dans les films, le personnel de l’hôpital est toujours disponible, souriant, attentionné.
En vrai, avec une personne la nuit pour garder 40 malades, difficile d’être disponible. Le reste, j’en parle même pas.
Dans les films, une fois sorti des urgences et pour la convalescence, on te monte directement dans une chambre agréable, avec un voisin ou une voisine de chambre du même âge, avec les même centres d’intérêts que toi, un humour dévastateur et une bonne humeur à toute épreuve.
En vrai, les médecins perdent des heures au téléphone pour trouver un lit à leurs malades. Et c’est comme ça qu’après avoir été opéré d’une appendicite, tu te retrouves en convalescence, à 30 kilomètres de là, dans un service de gériatrie. Et ton voisin est un papi mourant qui gémit toute la journée, et hurle périodiquement des insanités en arrachant ses vêtements. Top fun.
Et toi, comment as-tu vécu tes séjours à l’hôpital ?
Ciao mon p’tit clou !
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