DOC >>> Le pouvoir FMI

Publié le 03 avril 2010 par Uscan
Laissant dériver notre regard de l'autogestion à l'actuel pouvoir néolibéral, nous étudiions la semaine dernière une possible définition de l'entreprise capitaliste. Parmi les forces qui maintiennent consciemment l'hégémonie de ces corporations sur le monde contemporain, on trouve le FMI, créé en 1944 dans l'objectif d'assurer la stabilité macroéconomique. Depuis les années 80, l'institution change de fonction et devient une sorte de prêteur à bas taux. L'institution, dominée par les pays occidentaux (60% des droits de vote), accorde ses prêts sous conditions. Officiellement il s'agit de réformer les économies pour les assainir. C'est ce que l'on appelle "l'ajustement structurel". Dans les faits, la politique prônée par le FMI est toujours la même quelque soient les circonstances : réduction du périmètre d'intervention de l'Etat, privatisation des services publics, suppression des barrières douanières, démantèlement des législations nuisibles à la rentabilité du capital (règles sociales et environnementales)... Aucun pays n'a jamais progressé suite à ces politiques, et les meilleurs élèves se sont même complètement écroulés, comme l'Argentine ou le Ghana.
Ce documentaire ne montre rien de tout cela. L'équipe a été autorisée à suivre Michel Camdessus en 1999 dans ses négociations avec le Nigéria, le Honduras, Le Nicaragua et la Russie. Le film donne à voir les négociations, il donne à voir ce que le FMI veut montrer. C'est un film de propagande, mais il est très intéressant parce qu'il montre l'état des rapports de forces, la nature des relations entre les individus du FMI et des gouvernements, le ton des discussions. La réalité de ce qui se trame hors caméra filtre deux fois. A 1h15', le premier ministre russe avoue en interview que pour obtenir le prêt, la Russie va devoir faire voter de nombreuses lois et règlements. A 1h19' Michel Camdessus évoque les lois à voter, et l'obligation d'utiliser l'argent du FMI selon ses propres recommandations. On n'en saura pas davantage, le sujet n'est pas traité.
Ce film est rare : je ne l'ai pas retrouvé sur internet. Vous allez donc voir la copie d'une VHS datant de 1999. La qualité s'en ressent. C'est un film de Pascal Vasselin.
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