Extreme droite espagnole : hommage a franco

Publié le 20 novembre 2007 par Bolinpette

Dernière grand-messe en hommage à Franco. En ce jour anniversaire de la mort de l’ex-dictateur espagnol, décédé dans son lit le 20 novembre 1975, ses milliers d’admirateurs, et d’autres groupes d’extrême droite, rendront un ultime culte au Caudillo dans son gigantesque mausolée en granit du Valle de los Caidos, à une soixantaine de kilomètres à l’ouest de Madrid. La loi sur la mémoire historique, promulguée par le gouvernement Zapatero, qui réhabilite les victimes du franquisme, doit entrer en vigueur d’ici la fin de l’année. Elle prévoit notamment la «dépolitisation» du Valle de los Caidos, le retrait de tous les symboles franquistes du lieu (écussons, plaques commémoratives, épitaphes élogieuses) et l’interdiction de tout hommage à l’ex-dictateur.

Fini donc, dès 2008, les nombreuses concentrations, réunions ou messes célébrées chaque année ici en mémoire du Caudillo. Même si les tombes de Franco et du fondateur de la Phalange, José Antonio Primo de Rivera, resteront dans la basilique, le mausolée ne sera plus désormais qu’un musée.

Parade. Depuis ce week-end, sachant qu’aucun hommage ne sera plus toléré, les différents groupes d’extrême droite se succèdent dans la rue. Samedi, des néonazis ont défilé à Madrid. Un demi-millier de phalangistes paradaient dimanche sur l’esplanade du Valle de los Caidos, faisant le salut à Franco et chantant le Cara al sol («face au soleil», l’hymne franquiste). Aujourd’hui, Frente Nacional – créé sur le modèle du FN français – a annoncé une grande marche de la capitale jusqu’au mausolée du Caudillo.

Dans un pays où l’extrême droite demeure minoritaire et sans représentation parlementaire, ces manifestations permettent de mesurer la progression de ces différents groupes. Les phalangistes et les nostalgiques de Franco voient leurs forces se réduire comme peau de chagrin.

Nébuleuse. De leur côté, les formations populistes, de type Frente Nacional ou España 2000, voient le nombre de leurs affidés augmenter. C’est aussi le cas d’une nébuleuse d’organisations ouvertement xénophobes, légales ou non, dont la raison d’être est la haine des immigrés. Celles-ci sont surtout présentes dans la région de Valence et en Catalogne, à l’instar de Plataforma per Catalunya de Josep Anglada, qui compte une quinzaine d’élus municipaux.