L’eau grise de tes yeux couvre le paysage (Georges Jean)

Par Arbrealettres


La plage le soleil l’écume nos rumeurs
Le silence retombe avec la vague blanche
Nous sommes enfermés et la mer en revanche
Ouvre tout l’horizon à nos sourdes ferveurs

Les tempêtes
passées parlent comme des drames
Les oiseaux trouent le ciel et les enfants bruissent
L’hiver prochain nous reverrons les parois lisses
Des murs de l’eau qui s’écroulaient
et puis le calme

L’eau grise de tes yeux couvre le paysage
Fermé comme un désir ouvert comme l’orage
Et le spasme jaillit comme un gant de plaisir

Lorsque la mer se rue sur les murailles basses
Des rochers de la nuit
à n’en jamais finir
Et que nous avançons vers un nouvel espace.

(Georges Jean)


Illustration: Emil Nolde