J’ai poussé les murs de la pluie (Georges Jean)

Par Arbrealettres


J’ai poussé les murs de la pluie
Sur un chemin d’herbes fragiles

J’ai trouvé dans le sable clair
Les pas d’un enfant d’autrefois

J’ai compté des pierres de sang
Dans le sentier des contes bleus

J’ai retrouvé sous les tilleuls
Des étés bruissants d’abeilles

J’ai tenu dans mes mains avides
Les seins tendus de l’aventure

J’ai senti sous mes genoux durs
Le doux pubis d’une amoureuse

J’ai plongé dans l’eau du matin
Pour ouvrir l’aube à mes vertiges

J’ai marché vers d’anciens villages
Où les chats caressaient la nuit

J’ai creusé des couloirs de neige
Sous des masques de pierre noire

J’ai traversé des landes mornes
Avec des fleurs de tragédie

J’ai déchiré des brouillards blancs
Pour serrer des ombres vivantes

J’ai tenté d’atteindre l’espace
Vesr les vagues de l’horizon

J’ai tenu le visage obscur
Qui parle aux portes du miroir

J’ai poussé les murs de la pluie
Pour entendre d’autres paroles.

(Georges Jean)


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