Il y a les photos de Michel Denancé prises aux alentours des bibliothèques de Seine St Denis, en 2009.
Avec ces deux éléments, l’un narratif, l’autre iconographique, Claro devait écrire un texte.
Je ne saisis pas totalement l’intérêt de la disposition des pages de cette publication, sauf qu’elle permet de reproduire les photos sans trop les réduire. Les jeux typographiques ne m’ont pas convaincu.
Mais le récit que fait Claro me promène tout à la fois dans l’espace où je croise un authentique exploit de saut dans le vide, sur la terre où les photos me ramènent sans cesse et que l’héroïne voit se rapprocher, dans les pensées de l’héroïne et son passé. Toutes les références sont bousculées, le temps semble se rétrécir et on ne sait plus comment il se mesure, puisque la mort est la seule aune qui convienne à cette chute sans parachute, mort (ou coma) que l’héroïne parvient à vaincre. Et ce resserrement du temps, simultané à l’étirement, la dilatation de la pensée, l’auteur parvient à nous le faire ressentir, passant de l’espace infini sans repère, sans horizon, à ces mille milliards de milieux formant les rides d’une vieille dame qui, par hasard, se penche pour aider l’hôtesse à se relever de sa chute.