Gainsbourg en dix leçons, de Bertrand Dicale

Par Clementso

Quand un fils d’Auvergnate et d’un père Guadeloupéen s’attaque à une biographie de Serge Gainsbourg, on redoute forcément les commentaires d’un certain Hortefeux sur l’identité, la mère patrie, et l’Auvergne plus généralement.
Car il est certain que le sujet Gainsbourg, qui ne devait pas être royaliste pour deux sous, fut un citoyen exemplaire, capable de mettre au garde-à-vous des troupes de farouches défenseurs de la moralité publique, en leur faisant chanter la Marseillaise.En attendant la mort, qui ne saurait tarder pour chacun d’entre nous, les férus de Gainsbourg et les novices en tous genres pourront à leur gré consulter ces 10 leçons, magistralement orchestrées, sur le chanteur.
Et parce que le film de Sfarr n’a pas connu le succès que son réalisateur espérait, on prendra plus plaisir encore à réécouter une intégrale ou deux, en parcourant des pages bien documentées. Mieux que cela : le Gainsbourg dépeint par Dicale nous devient familier, proche, si bien que l’on en perçoit toute la fragilité et la tendresse.
Du personnage scénique, maladivement timide, à l’homme perdu dans ses errances personnelles, on découvrira un visage peu connu - au moins du grand public -, peu commun et largement dévoilé. Ses rapports aux médias, aux femmes, à la musique et à l’alcool, Gainsbourg est mis à nu, mais sûrement pas à vif. Une lecture à recommander pour mieux percevoir la dimension héroïque de ce chanteur génial.
Retrouvez Gainsbourg en 10 leçons, de Bertrand Dicale en librairie