Cinquante-huit textes qui se déroulent au Caire. Leur particularité ? Tous mettent des chauffeurs de taxi qui parlent, qui donnent leur avis sur leur pays. Comme des scénettes croquées sur l’instant, les dialogues et les conversations sont retranscrites ou imaginées avec humour par l’auteur. Bien plus que de simples échanges oraux, ces textes dressent le bilan politique, économique, social de l’Egypte.
On y sent l’amertume, la lassitude ou alors l’envie, l’espoir que le pays change. De ces mots prononcés par les chauffeurs de taxi, certains prennent une tournure philosophique avec cette fatalité à accepter les choses telles qu’elles le sont. La religion, les conditions de vie du peuple sont largement évoquées. Mais, le gouvernement et sa politique sont les sujets majeurs de ce livre. A un moment donné, j’ai eu l’impression de relire toujours la même mouture : un chauffeur de taxi qui déverse ses griefs ou qui dresse un constat. Et là, c’est moi qui ai été prise de lassitude…eh oui !
Vous ne m’entendrez pas crier que c’est une lecture bonheur…( c’est dimanche, je laisse vos écoutilles en paix !)
Taxi faisait partie de la sélection des livres proposés dans le cadre du prix des lecteurs du Télégramme.
« L’enseignement pour tous, monsieur, était un joli rêve. Mais il a disparu, comme beaucoup d’autres. Il n’en reste que l’apparence. Sur le papier, l’enseignement est comme l’eau et l’air, indispensable. Il est censé être obligatoire pour tous. Mais, en fait, seuls les riches sont éduqués, travaillent et gagent de l’argent. Les pauvres, ils ne sont pas éduqués, ils ne travaillent pas et ils ne gagnent rien. »