J’aime la grève

Publié le 20 novembre 2007 par Frednetick

Oui franchement, j’aime bien cette grève. Vous avez remarqué que lorsqu’on souffle sur une vitre ça fait de la condensation d’eau? Et bien lorsque l’on souffle le vent de la grève sur une société devenue individualiste ça condense les connards. C’est intéressant cette condensation de connards. Pour qui aime à observer les gens dans la rue ou dans le train, c’est une inépuisable réserve d’étonnement.

Se précipiter sur la suite (mais sans quitter cette page !)

Dans quelles conditions verait-on une masse de débiles empêcher les voyageurs de descendre afin de monter dans un train? La solution au problème devrait pourtant être trouvée dans les lois intangibles et impartiales de la physique. Pourtant, une horde de malades mentaux sont convaincus que la physique c’est pour les boeufs. Quand un train est plein, combien y’a t-il de chance pour qu’un outsider puisse entrer dedans quand même une molécule d’oxygène ne pourrait se glisser entre deux gouttes de sueur?

Et puis j’aime cette lueur que l’on trouve dans les yeux des usagers. Ces yeux qui hurleraient bien ENCULLLLLEEEEESSSSSS si la facétieuse détermination génétique ne les avait pas destiné à une autre fonction physiologique. Cette tension musculaire qui sculpte les corps et les visages, cette augmentation de la pression artérielle qui fait si joliment rossir les faces frigorifiées d’otages en puissance, dieu que c’est beau!!!

Et que dire de cette rage médiatiquement alimentée? J’aime cette simplification outrancière à laquelle se livre les “interviewés”. Les nantis, les gentils, les méchants, les otages. Qu’il est bon de sentir ainsi glisser les dernières bribes d’intelligence sur la fiente liquide de la caricature. La belle glissade de l’esprit de société vers les abymes de l’individualisme.

Pour tout vous dire c’est presque aussi tripant que la peur dans les yeux d’une fillette de 6 ans que sa mère essaye tant bien que mal de protéger de la pression d’une foule qui veut absolument aller se faire exploiter. Presque, parceque quand même rien ne vaut cette odeur impalpable de terreur dans les yeux d’un enfant.

Cela fait un peu psychopathe? Oui, mais moi au moins je ne suis pas sociopathe, ou sociophobe…

Vraiment, j’aime bien cette grève, elle révèle toute la bassesse humaine, dans sa splendeur la plus crue. On dirait du Zola.

Cacher cette brillante littérature