Etat chronique de poésie 861

Publié le 13 avril 2010 par Xavierlaine081

861

Immense lassitude d’exister à mille milles de toutes terres

Où se scandent poèmes habités d’êtres qui s’écoutent

Nous voici perdus en ces lieux provinciaux

Nous ne sommes rien avec nos pauvres mots

Voués à demeurer dans les oubliettes de la République

*

Immense lassitude qui nous fait aspirer

Attendre avec impatience la fonte des glaces

Fuir alors en des exils volontaires

Au plus près des cimes de silence

Loin du bruit et du tumulte

Loin des êtres repus et puants

Qui n’ont pour seul culte qu’eux-mêmes

*

Temps d’attente juste avant printemps

Mots perdus dans l’infini brouhaha d’une toile aveuglée

Strass et paillettes sur des scènes « d’avant-garde »

Miettes pour les petits qui n’ont pour seule bouée

Que leurs mots en poèmes maladroits

Dressés comme digues fragiles

Devant la tempête des indifférences notoires

*

Une à une les portes se ferment

Il n’est pas de place pour l’inconnu venu du hasard

Qu’il retourne à ses brebis

Qu’il prenne garde à n’en point égarer

Car les loups rodent parmi les humains

Loups plus avides que celui des Monges

Ce dernier ne pose ses crocs que sur frêles cous d’agneaux perdus

Les autres se délectent du trou de misère où croupissent leurs semblables

*

« Tous ceux qui sont malheureux le sont pour avoir cherché leur propre bonheur ;

Tous ceux qui sont heureux le sont pour avoir cherché le bonheur d’autrui. »

Shantideva

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Manosque, 4 mars 2010

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