Les codes de la Typographie #2 – Histoire et Familles

Publié le 14 avril 2010 par Blog Webdesign @template

Histoire de la typographie

Le terme “typographie” est arrivé avec la naissance de l’imprimerie vers 1440, avec la technique d’impression. On disposait des caractères mobiles (en plomb)  pour former des mots et des phrases. Depuis ce temps les techniques et l’utilisation des typographies n’ont cessées d’évoluer en devenant automatiques à l’aide de la Linotype vers 1880 (composition sur un clavier puis fonte de la ligne-bloc) pour ensuite arriver à nos jours avec l’ère du numérique.

Celui-ci à fait connaitre un essor à la typographie, la création et l’utilisation de celle-ci se fait beaucoup plus facilement. Elle crée des liens visuels et logiques dans le but de rendre attractive une lecture, on l’utilise comme ornement ou pour renforcer une identité graphique (logo, publicité).

La typographie nous aide en tant que graphiste à connoter et donner des valeurs à nos projets quels qu’ils soient, elle fait partie intégrante de notre métier. Mais pour ça il faut en connaître les codes et les langages. Intéressons-nous aux familles de typographies avec les origines des caractères…

Familles et Classifications Typographiques

Afin de mieux appréhender la richesse offerte par les différents caractères, des typographes ont tenté de regrouper les caractères présentant des caractéristiques graphiques similaires en familles. Ces classifications sont arbitraires et sont basées sur la norme DIN 16 518.

Les Humanes (Vénitiennes Old Style)

Utilisées par les imprimeurs vénitiens du XV siècle, ce sont les premiers caractères non gothiques employés en imprimerie. On les distingue par les empattements en forme triangulaire, courts et épais, les pleins et déliés des lettres rondes sont symétriques par rapport à l’axe oblique. (Centaur, Guardi,  Barkeley)

Les Garaldes

Représentent les lettres typiques de la Haute-Renaissances du XVI et XVII siècle, le terme “Garalde” vient des célèbres imprimeurs et graveurs Claude Garamond et Alde Manuce. Ses caractéristiques sont semblables à la classe des “Humanes” mais ses proportions sont plus élégantes, la traverse du “e” est horizontale.

Les Réales

Inspirées du style baroque, le tracé des caractères est plus construit avec une prédominance des courbes. Les empattements sont incisés et triangulaires, les pleins sont épais tandis que les déliés sont maigres. (Baskerville, Times roman)

Les Didones

Introduit durant l’époque du néo-classique (XVIII siècle), le mot Didone vient des noms des créateurs Didot et Bodoni. On les reconnait par les déliés et les empattements qui sont rectilignes et de même épaisseur, de plus les pleins et déliés des lettres rondes sont symétriques par rapport à l’axe vertical.

Les Mécanes (Égyptienne)

Le nom “Mécane” signifie mécanique/mécanisation, qui connote la forme très géométrique des caractères, leurs empattements sont bien marqués et rectangulaires et l’épaisseur du trait est constant. (Rockwell, Glypha, Figaro)

Les Linéales

La lettre est composée de lignes et seulement de lignes, comme son nom l’indique. Car on ne trouve pas d’empattements (Sans Serif), sa composition reste nette et lisible et permet d’être très fonctionnelle. (Helvética, Futura, Gill Sans)

Les Incises

Les Incises imitent les caractères taillés dans la pierre semblable à l’époque romaine (antique), elle est caractérisée par son dessin en bâton dont les terminales s’élargissent. (Albertus, Castellar)

Les Scriptes

Ce sont toutes les typographies qui imitent l’écriture à main levée, elles possèdent une grande diversité. C’est l’outil utilisé qui détermine sa forme (crayon, plume, feutre, ..etc). (Palace, Anglaise, Bison)

Les Manuaires (Manuscrites)

Tout comme les “Scripts” les lettres imitent l’écriture manuelle, mais elles évoquent l’époque avant l’apparition de la typographie (1440) , comme le Moyen Âge. Une autre différence vient des lettres  qui ne sont pas liées entre-elles. (Carolina, Codex)

Les Fractures (Gothique)

Ou plus communément appelées “Gothique”, ce type de lettres imite l’écriture à la plume large et s’inspire de l’architecture ogivale. C’est l’un des premiers caractères typographiques utilisé par Gutenberg. (Fraktur, Rotunda, Textura)

Autres termes utilisés

Serif : des fonts à empattement.

Sans Serif: des fonts sans empattement.

Cursive : des fonts simulant l’écriture à la main.

Chronologie des grandes typographies

Petite frise chronologique des typographies les plus utilisées et connues de nos jours.

Pour ceux qui souhaitent approfondir le sujet, un très bon classement réalisé par Cam sous la forme d’un tableau périodique, trie les typographies par famille, position et année. Cliquez sur l’image pour voir en plus grand.

Liens complémentaires

Olivier Marcellin | www.objetslivres.fr

Site Internet qui est consacré à l’histoire graphique du livre en France  & en Europe, il aborde le sujet de la typographie, du print au web, avec des articles pertinents.

Design et Typo

Le blog est tenu par Peter Gabor et est axé sur les sujet tels que l’histoire de la typographie et du graphisme, sur des théories de la lisibilité, ….etc

Ressources

Wikipedia

“Petit Manuel de Graphisme” par Céline Remechido

Classification des caractères - lien

Pour la suite…


Ces 2 premiers volumes sur la typographie étaient en grande partie portés sur son côté technique qui peut être un peu barbant pour certains, mais qui reste essentiels pour une bonne compréhension de celle-ci. Si vous souhaitez créer ou travailler sur de la typographie cela vous sera utile, autant pour vos présentations que pour votre culture.

Les prochains numéros seront d’avantage ciblés sur le côté créatif de la typographie de nos jours et son utilisation dans le graphisme.