Les Cubains fuient l'île du docteur Castro... via le Venezuela

Publié le 20 avril 2010 par Copeau @Contrepoints
Que les Cubains cherchent à fuir la dictature socialiste n'est pas une nouvelle. La nouveauté vient de ce que, plutôt de le faire depuis l'île de Cuba, ils tentent leur chance par le Venezuela. C'est déjà le cas de 2.000 médecins cubains – ceux-là même dont est si fier le castrisme – , qui ont échappé au régime tandis qu'ils travaillaient au Venezuela.

Depuis 2003, le Venezuela accueille des milliers de médecins cubains pour, supposément, pratiquer dans les zones les plus défavorisées du pays et ainsi, selon la version officielle bolivarienne, payer l'énorme quantité de pétrole que Chávez « vend » et envoie à Cuba. Le régime vénézuélien fait état de 15.000 professionnels présents, bien que les déserteurs cubains parlent de 40.000.

Une des plus grandes justifications des thuriféraires de la dictature des frères Castro est celle qui fait référence à la grande qualité des médecins cubains – même si le système sanitaire cubain a été complètement ruiné par 50 ans de socialisme – imputant ce savoir-faire aux bontés du régime. Rien de plus faux, évidemment : avant 1959, Cuba jouissait déjà du meilleur système de santé latino-américain et surpassait nombre d'européens dans plusieurs indicateurs sanitaires. Maintenant, ce sont ces médecins – joyaux de la couronne de la dictature – qui sont les plus nombreux à fuir. Mais ils ne le font pas depuis l'île de Cuba, chose pratiquement impossible dans cette prison à ciel ouvert, mais en profitant des voyages et des séjours à l'étranger imposés par le régime.

Selon le journal colombien El Tiempo, ce sont près de 2.000 médecins cubains participant au programme chaviste « Barrio Adentro » qui, au terme d'un long et périlleux voyage, ont déjà quitté le Venezuela, depuis l'État occidental de Zulia, pour passer en Colombie, dans le département Norte de Santander, dont la capitale est Cúcuta, ou celui, plus au nord, de La Guajira.

El Tiempo rapporte le cas de ce médecin cubain qui rencontre un confrère à la station d'autobus de Maracaibo, capitale de l'État de Zulia, et qui se trouve être un compatriote qui désire également fuir Cuba et le Venezuela. L'un des deux pensa d'abord se trouver en face d'un agent des rédoutés services de la dictature castriste qui, au nombre de 60.000, entourent Chávez, surveillent et infiltrent les médecins troqués par les frères Castro. À la fin, ce furent 11 médecins qui se rencontrèrent ce jour-là pour fuir en direction de la Colombie voisine dans un voyage qui ne fut pas sans soucis, comme le raconte Marisol Gómez Giraldo, journaliste de El Tiempo. En effet, arrivés à la frontière, les membres du groupe furent interceptés par des gardes vénézuéliens qui, dans un premier temps, leur confisquèrent leur passeports, pour finalement les laisser partir après une heure contre une somme de 10 millions de bolivars (1.700 euros). Somme que les Cubains purent heureusement payer ensemble, au prix de leurs maigres économies, et poursuivre ainsi leur fuite vers la liberté, la plupart grâce à un visa pour les États-Unis obtenu via le Cuban Medical Professional Parole, un programme créé en 2006 par le Département d'État pour les médecins cubains envoyés dans des pays tiers.