Deux ex machina (bis)

Publié le 11 janvier 2010 par Jazzitup

Je voulais finir mon tour de la symbolique de cette expression par un peu de poésie, qui tient presque du mysticisme. Le deus ex machina… ou la touche finale d’un inconnu qui révèle la Voie (le Tao).

Je l’ai récemment croisé dans un livre de l’artiste urbain Banksy, qui raconte un fait historique qui pourrait bien en être une jolie personnification (il la tient lui-même de John Simpson, journaliste à la BBC).

En novembre 1989, le sanglant dictateur Ceausescu est « réélu » à la tête de la Roumanie. Il est amené à s’adresser à une foule disciplinée suite à une petite poussée protestataire en soutien d’un homme d’église à Timisoara en décembre. Au milieu de celle-ci, un homme seul (le deus ex machina) se démarque et commence à hurler des slogans en faveur des révolutionnaires. La foule, habituée à l’obéissance communiste de rigueur, s’imagine reprendre en tête un nouveau slogan politique. Jusqu’à ce que l’homme se mette à crier : « Finissons-en avec Ceausescu ! ».

Un mouvement de panique s’étend alors pour s’éloigner du dangereux individu, les gens lâchent leur banderoles ; les cris remontent jusqu’au balcon du dictateur qui les entend comme des cris de protestations. L’inimaginable se produit devant les yeux hagards du dictateur. Son chef de la sécurité s’avance alors sans prendre garde des caméras et micros et lui chuchote devant la nation entière: « ils se soulèvent ».

Ce fut le début de la révolution ; en un mois Ceausescu était mort.

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