Le Prix renaissance de l'économie 2010 à Axel Arnoux

Publié le 22 avril 2010 par Copeau @Contrepoints

Axel Arnoux est le jeune patron d'une entreprise bi-centenaire, Chauvin Arnoux. Le premier train mis en service entre Sceaux et Paris en 1846 a été construit par ce qui n'était qu'un atelier artisanal à l'époque. Aujourd'hui ce fleuron de l'industrie française est spécialiste de la conception et la fabrication d'appareils de mesure électrique. Tout ce que le monde achète de voltmètres, d'ampèremètres, manomètres, instruments de sécurité électrique et autres provient sans doute de cette entreprise française installée depuis longtemps aux Etats-Unis, et plus récemment en Chine.

crédit photo : wikiberal

Mais ce n'est pas à ce titre qu'un prix lui sera prochainement attribué par le Cercle Renaissance, présidé par Michel de Rostolan. C'est que notre industriel est aussi le père spirituel et le praticien du « salaire complet ». Ce concept est sans doute familier aux lecteurs de la Nouvelle Lettre, mais certains l'ignorent peut-être, et de toutes façons il prend un relief nouveau au moment où s'engage le débat national sur la réforme des retraites.

En effet Axel Arnoux a été intrigué, puis finalement scandalisé, par l'importance desdites « charges sociales » qui accroissent le coût du travail sans que le travailleur en reçoive la moindre satisfaction. Cette observation lui a été d'autant plus évidente qu'il est amené à se mesurer à la concurrence mondiale, et qu'il connaît les différentes formules adoptées dans les divers pays pour assurer un certain nombre de protections sociales aux salariés.

Après dialogue avec les économistes de l'ALEPS, Axel Arnoux en a conclu que les charges sociales étaient en fait une retenue injuste et exagérée sur ce qui est réellement dû au salarié pour la valeur qu'il a ajoutée au produit. Il ne croit pas à la distinction, purement politique et juridique, entre « part patronale » et « part salariale » des cotisations de Sécurité Sociale. A ses yeux, les travailleurs ont droit à leur salaire complet, c'est-à-dire au salaire net actuellement perçu, auquel il faut ajouter les retenues « sociales ».

Il s'est expliqué de cette affaire avec le personnel de ses établissements français, situés en Savoie, en Normandie et en région parisienne. Il a chiffré ce que coûtait à un ouvrier ou employé « sa » Sécurité Sociale, et il a fait connaître ce chiffre, en l'expliquant, à l'ensemble de ses salariés. Il a également démontré l'énorme disproportion entre le montant des cotisations et le retour que peut en attendre « l'assuré social ». La Sécurité sociale est un assureur qui coûte deux fois plus cher qu'une compagnie d'assurance maladie privée, et qui est ruineux pour l'assurance vieillesse, puisque le smicard pourrait en fin de carrière avoir une retraite à peu près triple de celle qui lui sera servie - à supposer que l'assureur n'ait pas fait faillite entre temps. En gros, le smicard actuel paye 2.500 euros par an pour sa retraite, soit plus de deux mois de son salaire net. Un referendum organisé dans les usines a donné 90% de personnes demandant la libre disposition de leur salaire complet. Evidemment cette démarche est illégale, mais a une vertu pédagogique. Depuis lors, Axel Arnoux n'a cessé d'être un prosélyte du salaire complet, et il a donné à Jacques Garello et Georges Lane toutes les bases de calcul du salaire complet à partir desquelles on pourrait organiser une salutaire transition vers un système de capitalisation.

Le Prix Renaissance de l'Economie est une distinction qui a honoré depuis vingt ans plusieurs des administrateurs et personnalités de l'ALEPS. Dans l'ordre chronologique : Pierre de Calan, Pascal Salin, Jacques Garello, Jean Paul Gardinier, Octave Gélinier, Patrick Simon, Benoîte Taffin. Axel Arnoux s'ajoute donc à la liste, puisqu'il est administrateur de l'ALEPS depuis quelque 25 ans, par conviction personnelle et par fidélité familiale puisque c'est son grand-père, André Arnoux, qui a été à l'origine de la création de l'ALEPS en dotant d'un million de francs un prix destiné à une personnalité libérale par un jury précisément nommé ALEPS. Toutes nos félicitations vont à Axel Arnoux, et tous nos remerciements vont au Cercle Renaissance pour la pertinence de ce choix.

Les amis d'Axel Arnoux et de l'ALEPS qui voudraient s'associer à cet évènement sont invités à se retrouver autour du dîner de remise du prix (le lauréat sera présenté par Jacques Garello), le mercredi 28 mai 2010 à 19h30 dans les salons de l'Aéro-Club de France, 6 rue Galilée, 75016 Paris. Les réservations se font auprès du Cercle Renaissance, 138 rue de Tocqueville, 75017 Paris. Renseignements à l'ALEPS (01 43 80 55 18, de préférence l'après-midi).

Voir aussi :
Salairecomplet.com, un site de Liberté Chérie