La leçon des particules

Publié le 22 avril 2010 par Thelynx

Un simple nuage de fumée et tous les pays dit développés sont paralysés et désorganisés !
Et si, finalement ce petit volcan nous faisait le plus grand bien en nous renvoyant à notre vraie condition et, espérons-le, à la raison.
L'Europe du nord vit ce micro événement naturel comme une catastrophe alors que famines, tremblement de terre, cyclones ou autres tsunamis font des centaines de milliers de morts tous les ans... Mais ici les uns ne pensent qu'à compter le fric que va leur coûter ce petit dérangement et d'autres pleurnichent parce qu'ils sont bloqués à l'île Maurice !

Nous sommes devenus à un tel point dépendants de l’hypermobilité, de la vitesse et de la facilité, que nous en sommes venus à les considérer comme indispensables et naturels, au point qu’aucune alternative ne semble possible. Et voilà qu'une banale petite éruption plonge nos systèmes si sophistiqués dans le chaos et vient chambouler toutes nos vilaines petites habitudes…

Ce petit toussotement de la nature nous rappelle que nous devrions être plus humbles vis-à-vis d'elle au lieu de notre arrogance et de notre vaine prétention à vouloir la maîtriser ?

Être capables de penser l'avenir autrement. Capables d'accepter l’incertitude puisque tout peut arriver et rendre immédiatement inutiles toutes nos addictives inventions. Car bien de nos drogues modernes pourraient un jour être tout aussi vulnérables, qu’il s’agisse d’internet, de la téléphonie mobile, du GPS, du trafic maritime, ferroviaire ou routier, etc. Toutes ces technologies sont devenues si addictives que nous ne pouvons plus imaginer vivre sans.
Ce volcan nous montre par exemple l'absurdité de faire venir par avion toutes sortes de victuailles de l'autre bout du monde car en ce moment elle pourrissent dans des entrepôts.

Il nous rappelle à la notion de distances et de temps. Il nous réapprend à attendre nos écrans plasma, Ipod, Iphone ou ordinateur fabriqués à l'autre bout du monde.
Comme à chaque manifestation de colère, la planète nous montre qu'en dépit de notre totale arrogance nous ne sommes pas grand chose et qu'elle peut d'une petite pichenette nous renverser ou rendre inutiles toutes nos belles inventions et nos systèmes déraisonnables.

Pourrait-il nous inspirer un retour à la raison ? En acceptant l’incertitude, serions-nous capables d'inventer une société où le bonheur ne se concevrait pas seulement à travers la possession toujours plus grande de moyens de maîtrise, et où la solidarité et le discernement retrouveraient
tout
leur sens ?