Invité mystère

Par Helen
On devrait savoir dans les prochains jours qui s'invitera en dernière minute à la grande fête cannoise. Mais certains ont déjà reçu leur ticket.
Parmi les rescapés: Olivier Assayas, dont le Carlos, présenté Hors Compétition, viendra donc garnir les rangs de la sélection française décidément costaude cette année.
Carlos, comme le terroriste français qui fit trembler le planète dans les années 70 et 80 et qui reprendra ici vie sous les traits d'Edgar Ramirez. Carlos, comme aussi un film de télévision "commandé" par Canal Plus et transformé pour l'occasion en une gargantuesque oeuvre de cinéma de 5h30.
Une oeuvre que Jean-Michel Frodon, ancien monsieur Cahiers, critique toujours aussi émérite, a d'ores et déjà qualifiée d'exceptionnelle, d'épique, d'hors-norme, rien que ça. Du rapport moral à la violence, à la différence entre cinéma et télé en passant par la relation à la fictionnalisation, on se plongera volontiers dans cet entretien vraiment passionnant qu'Assayas, peut-être le cinéaste le plus intéressant à lire (et le moins à voir?), lui donne en exclusivité sur son blog Projection Publique.
Extrait:
"Aujourd’hui, ça me fait ricaner que des gens, parmi les professionnels du cinéma français, essaient d’empêcher la projection du film au Festival de Cannes en disant que c’est de la télévision et pas du cinéma. J’ai envie de leur dire : en effet ce n’est pas le cinéma formaté et asservi que vous faites. C’est une forme de cinéma que vous m’interdiriez de faire, et qui est infiniment plus cinématographique que les trois quarts des merdes que vous produisez. Jamais ca ne m’a traversé l’esprit de faire de la télé. Pour moi, les films sont faits pour être montrés sur grand écran. Le paradoxe est qu’alors que ce film-là n’aurait jamais été financé par le cinéma tel qu’il fonctionne en France, à la télévision, qui est pourtant le lieu de la non liberté dramaturgique et esthétique, il existe des espaces de véritable liberté."