A propos du roman Noir Négoce de Olivier Merle

Publié le 24 avril 2010 par Musengeshikatata

24 avril 2010

A propos du roman Noir Négoce de Olivier Merle

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Commentaire fait sur la présentation de ce livre par Raphaël Adjobi sur  http://raphael.afrikblog.com/archives/2010/04/11/17537180.html#comments

Des pages sombres et ensanglantées de l´histoire culturelle occidentale…et africaine.

Je dois dire que je t´en remercie vivement, St Ralph, ainsi qu´à l´auteur de cet excellent livre que je vais lire rapidement. La traite des noirs est un sujet épineux qui a été longtemps tenu sous scellés parce que derrière elle il y a la compréhension réelle du fondement de l´hégémonie économique occidentale. Les choses ont changé, certes, mais en quoi ? En ceci que l´économie, comme le montre la Chine aujourd´hui, peut aussi être faite sans mépris et destruction systématique des autres. Tout le monde a-t-il compris ? J´en doute parce que de ces séquelles du passé de longs et poignants complexes continuaient, aujourd´hui encore, à empoigner autant les victimes que les anciens délinquants.

Nous sommes appelés aujourd´hui à dépasser le passé. Certes, Mais cela ne se fait pas sans émancipation réelle, et ce n´est pas seulement de la part des victimes cherchant désespérément à retrouver une identité sûre et équilibrée; c´est aussi de la part de ceux qui profitèrent du profond mépris des droits et des libertés des autres pour s´enrichir et qui aujourd´hui encore, avec des méthodes sournoises et pernicieuses, défendaient leurs acquis en obligeant leur victimes d´hier à entretenir et supporter leur hégémonie par des importations ruineuses et par une corruption politique et économique permettant aux occidentaux de jouir abusivement des matières premières des africains.

Tout ceci pose un grand problème bien visible à l´oeil nu: la liberté de la race noire est des plus crainte. Pourquoi au fait si les africains eux-mêmes y parjuraient par ignorance ou en se laissant corrompre et abuser ? Mais tout simplement parce que cette liberté mettait à nu un passé des plus…criminel de la culture occidentale à tout point de vue pendant 500 ans au moins : politique, économique, culturel et même spirituel. Mais peut-on remettre les montres à l´heures ou pourquoi pas, oublier tout simplement ? Comment si les occidentaux courraient encore l´Afrique vendre leur christianisme et comment si la francafrique continuaient, pour des besoins économiques et politiques, à être entretenue via quelques dictatures et régimes politiques africains corrompus ?

L´Afrique arrivera-t-elle à sortir de ce quid pro quo culturel, économique et spirituel et retrouver une identité propre et indépendante comme il sied légitimement à tout continent, toute Nation humaine moderne ? Il le faut, oui, mais elle doit aussi accepter de s´émanciper et du passé et de ses erreurs et ses complexes, et de ses anciens maîtres pour s´en faire des amis respectueux, bien sûr de ses droits et libertés. On ne peut pas se débarrasser définitivement de son passé, cela est impossible ; ceux qui le prétendent sont soit des criminels, soit des animaux humains. On doit seulement arriver à enrichir le présent et l´avenir à ce point qu´ils conduisent leur homme á son bien-être et à sa réalisation, contrairement à l´attitude qui consiste à se laisser enfermer dans une prison mentale obscure et destructrice de nos moyens et de nos possibilités de réalisation. Pour arriver à cela, faut bien accepter l´effort de s´aimer et s´offrir un avenir qui soit digne des nos plus belles valeurs : celles qui ouvrent sur l´émancipation, la créativité, la flexibilité et l´intelligence de faire l´existence et d´en jouir de ses précieux fruits au lieu de la subir ou attendre d´autres qu´ils nous en désignent le sens, le contenu ou les impératifs.

Musengeshi Katata

"Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu"

 

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