Une semaine / Un Designer # Michel Charlot

Par Niconico

Difficile, voir arrogant d’écrire un portrait d’un designer de 24 ans qui suit encore ses études. Oui, mais voilà, il n’y a aucun risque à parler dès maintenant de Michel Charlot. Cheveux roux hirsutes, gueule d’enfant sage, le Suisse porte sur lui son pragmatisme. Enfant d’un millénaire désillusionné, désacralisé, il ne perçoit pas le design comme la clé. « Je ne suis pas dans une démarche où je tenterais de sauver la planète par le design, je vois l’écologie, comme un thème complexe par rapport auquel il faut avoir une vision d’ensemble. Moi j’essaie simplement de trouver des solutions esthétiques, économiques et fonctionnelles ». Michel Charlot, ou l’art simple de ne pas regarder le monde à travers le trou de sa propre serrure.

Pour la toute première fois, il exposait son travail au salon MAISON&OBJET. Et il a su se faire remarquer avec son lustre en Eternit, un matériau composé de différentes sortes de fibres et de béton. C’est que 2010 pourrait bien être l’année Charlot. En juillet dernier, il est lauréat de Design Parade, à Hyères avec un projet de boîtes en tôle épaisse. Son tabouret tripode en fonte d’aluminium lui vaut la bourse de la Fondation Ikea, à Zurich. Et ses créations seront prochainement exposées au Bon Marché. On le rappelle, Michel Charlot est étudiant, il a 24 ans.

Les plus grands designers l’assènent depuis des décennies : la création se doit d’être ancrée dans son époque. Michel Charlot fait mieux, il l’incarne. Un doute ? Il affirme lui-même chercher son inspiration ailleurs que dans le design, « en particulier dans les voyages, le cinéma et la musique électronique. Je suis fan des Velvet Underground ». Il va même plus loin. Son rêve ? « Que les gens consomment mieux, c’est-à-dire de façon plus réfléchie, plus choisie ». Presqu’un slogan pour ce XXIème siècle.