Incroyable Vinokourov ?

Publié le 26 avril 2010 par Mart1

Pourquoi tant de bruit autour du Tour du Trentin, remporté par Vinokourov, devant Ricco, Scarponi et Basso ?
Pourquoi ces sifflets dimanche, à l'arrivée de Liège-Bastogne-Liège, lorsque Vinokourov a passé la ligne en vainqueur ?
Regardez les titres des journaux ce matin, écoutez les spécialistes (Jeff Bernard, Jean-Paul Brouchon, Laurent Jalabert, etc). Pour tous, la victoire de Vinokourov a un gout amer[1].
Pourtant, le kazakh n'a pas écrasé la course (pas comme Cancellara au Tour de Flandres). Et avant lui, d'autres avaient déjà fait des retours fracassants (pour son retour à la compétition, Richard Virenque s'était payé Paris-Tours[2]). Il n'est d'ailleurs pas revenu à la compétition la semaine dernière, mais en août dernier.
Comme partout ailleurs dans la société, ceux qui ont fauté ont droit à une 2ème chance. On devrait passer l'éponge. En fait, on aimerait passer l'éponge, mais nous sommes devenus méfiants.
S'ils veulent ensuite se mettre à l'abri de la suspicion, les cyclistes impliqués dans des affaires de dopage devraient suivre 3 règles d'or :

  • Ne pas nier l'évidence. Être pris dans une affaire de dopage est déjà une faute grave. Pas la peine d'y ajouter le mensonge ! En 2007, en niant s'être dopé, Vinokourov a agit comme un enfant pris les doigts dans la confiture [3]. Hier, étrangement, il déclarait : "Ce que je veux montrer dorénavant, c'est que je peux gagner même sans dopage".
  • Faire preuve de transparence dans sa préparation et éviter les entraineurs sulfureux. Vinokourov était il y a quelques jours à Tenerife, là ou sévit toujours le docteur Fuentes. C'est visiblement payant en terme sportif, mais désastreux en terme d'image.
  • Ne pas faire preuve d'arrogance. Hier, Vinokourov aurait dû s'abstenir de déclarer : "Vino, c'est la classe".


Ce dimanche, Vinokourov, a su faire preuve d'un réel sens tactique en fin de course. Dommage qu'il n'ai pas été aussi malin au cours de la conférence de presse qui a suivi.

Notes

[1] A lire sur Guidoline : Comme un goût amer de vieux vino

[2] L'Équipe avait alors titré "Incroyable Virenque". Que fallait-il comprendre derrière ce mot d'incroyable ?

[3] comme Ullrich, Rasmussen, Landis, Basso, Hamilton...