Cet effrayant besoin de famille -=- Stéphanie Janicot

Par Charlie_bobine

Quatre enfants Albaràn de trois mères différentes. La petite dernière, Santa, nous raconte ses (dés)espérances de famille. Après une rupture amoureuse, la voilà désorientée, perdue. Revient alors la hanter cet «effrayant besoin de famille». Elle nous raconte d'où il vient, qui était son père, son décès, les problèmes de la succession. Comment elle espérait se faire aimer de son frère Vincent et sa soeur Béatrice, nés du premier mariage de son père Pablo. Puis, le bonheur de découvrir sur le tard un autre frère (Gianluca), né illégitimement, mais plus porteur des espoirs fous d'avoir une famille! Comment elle l'a trahi. Comment elle a perdu Marcantonio, le fils de Gianluca. Comment tout cela empoisonne encore sa vie 10 ans plus tard.

C'est une histoire de famille un peu complexe. (Qui m'a fait penser un peu à Cent ans de solitude de Gabriel Garcia Marquez. À cause des ramifications. À cause des accents espagnols. Oui, je sais, faible. Oui, je sais, pas comparable pour le fond. N'empêche, c'est le lien qui s'est fait dans ma tête.) Je comprenais ce besoin de fratrie qu'a Santa. En cela, je trouve que Stéphanie Janicot a bien traduit cette quête affective que la plupart des humains partagent. J'ai aimé les petits chapitres qui se grignotent mine de rien, ajoutant leur brique à son histoire de famille. Le dénouement m'a aussi beaucoup plu. Le récit est plutôt classique, hein (pas de révolution ici, c'est une thématique universelle), il n'y a rien de transcendant dans le traitement et l'écriture non plus. Pourtant, c'est une lecture agréable (avec en prime une certaine portée de réflexion sur la famille). Par contre, c'est trop court, on effleure. Avec la plupart des personnages, ça reste un rendez-vous manqué. Gianni, par exemple. Bon sang! Que lui est-il arrivé? Et la relation entre le père de Santa et sa mère? Et, et... J'en aurais pris, avec joie, bien davantage. 4/5

16e/60