Faurecia supprime 185 postes à Pulversheim

Publié le 28 avril 2010 par Popote67

Des salariés de Sielest dans l'attente de l'annonce du nombre de postes supprimés. Photo Thierry Gachon

Privé de travail, le site Faurecia (Sielest) de Pulversheim va supprimer 185 postes, soit la moitié de son effectif actuel. Pour commencer ?

Dopé en 2004 par le lancement de la Citroën C4, à Mulhouse, le site Faurecia-Sielest de Pulversheim se voit aujourd’hui contraint de réduire son effectif à cause de cette même C4. Explication: retenu pour la première version de la berline fabriquée depuis 2004 par le centre de production PSA de Mulhouse, l’équipementier ne l’a pas été pour la seconde génération, que Citroën commercialisera à l’automne prochain et dont les sièges viendront de la nouvelle usine Johnson Control de Neuenburg.
Le coup est rude pour Sielest, qui va rapidement perdre plus d’un tiers de son activité - le site livre également les sièges des Peugeot 206+ et 308 - et, dans la foulée, la moitié de son effectif. La direction locale a en effet annoncé ce mercredi aux élus du comité d’entreprise son intention de supprimer 185 des 367 postes actuels tandis que, dans le même temps, 286 postes identifiés vont être proposés dans le cadre d’un dispositif « Mobilité-Emplois » bâti avec les principaux acteurs régionaux de la filière automobile. On notera qu’il y a quelques mois, Yann Delabrière, le président de Faurecia, annonçait que le groupe avait recommencé à embaucher....


Fermeture à terme ?

Sur ces 286 postes effectivement disponibles, 86 le sont sur d’autres sites Faurecia, en Alsace (Ottmarsheim, Marckolsheim, Burnhaupt) et en Franche-Comté (Montbéliard), 100 chez PSA (Mulhouse et Sochaux) et 100 chez... Johnson Control. Au plan géographique, 162 propositions de postes se situent dans un rayon de 30 km, 94 dans un rayon de 60 km et 30 postes au-delà de 60 km. Sielest s’engage par ailleurs à déployer les moyens nécessaires pour accompagner la mobilité de chacun de ses salariés grâce à des mesures d’aide et d’accompagnement gérées par une antenne mobilité emploi.

Question : un plan social peut-il en cacher un autre ? En clair, Sielest n’est-il pas condamné à céder la place à Johnson Control ? Faute de C4, Pulversheim devrait se consoler avec la future génération de 308, attendue en 2011. Mais rien n’est moins sûr et le site-frère de Montbéliard (Siedoubs) - privé des sièges des Peugeot 3008/5008 pourtant fabriqués à Sochaux - comme celui de Johnson Control sont tout aussi intéressés. On sait aussi que, comme celui des constructeurs, l’outil industriel des équipementiers est surcapacitaire. Faurecia, qui a fermé une quinzaine de sites depuis quelques mois et supprimé 4000 postes en France entre l’été 2008 et décembre 2009, pourrait profiter de l’actualité pour fermer un site à l’avenir désormais incertain et, comme aujourd’hui, recaser avec la bénédiction de PSA, tout ou partie des 182 salariés restants sur le site Johnson Control de Neuenburg.

«Scénario parfaitement plausible», résume Olivier Delacourt, secrétaire général du syndicat de la métallurgie CFDT du Haut-Rhin, qui estime clairement engagée la responsabilité tant de la maison-mère PSA que des politiques, qui ont validé le versement d’aides publiques à l’entreprise lors de son installation. Le plan social en tant que tel ? «Les postes proposés doivent être des CDI, au minimum dans des conditions équivalentes à celles d’aujourd’hui», analyse le syndicaliste. Une revendication d’autant plus forte que Faurecia vient d’annoncer un bilan trimestriel très convaincant, avec un chiffre d’affaires en hausse de 59,5 %, et de 36% pour l’activité sièges automobile.

Jacques Prost de L'Alsace.fr