La dissolution comme planque

Publié le 29 avril 2010 par Careagit
Voilà donc la dissolution prononcée contre 7 associations de supporters répartis sur trois clubs, le Paris Saint-Germain, l'OGC Nice et l'Olympique Lyonnais. Les décrets ont été diffusés au journal officiel ce matin même.
Pour parler de ce sujet, le mieux, c'est de s'y connaître un peu. Il se trouve que je suis abonné au Parc des Princes, à quelques centaines de mètres des "Supras Auteuil" ou des "Authentiks". Il se trouve également que j'ai "connu" un précédent, il y a deux ans au PSG avec la dissolution, par Michèle Alliot-Marie, des "Boulogne Boys".
Depuis, rassurez-vous, rien n'a changé. Les individus sont toujours là, l'esprit de groupe perdure, au moins autant que les causes qu'ils défendaient jadis quasi officiellement. Si je devais être encore plus critique, je dirai même que la situation actuelle trouve en partie sa source dans la dissolution des "Boys" qui n'a fait que victimiser la tribune Boulogne qui a du trouver d'autres moyens de pressions pour asseoir sa légitimité sur le Parc.
Dissoudre un groupe de supporters c'est enlever une étiquette face caméra sur un groupe de personnes. Lumière éteinte, l'étiquette demeure, elle n'est d'ailleurs que plus vive et les personnes restent, surtout. La dissolution est une aberration que seuls des grands penseurs locataires de luxueux bureaux pouvaient imaginer. La dissolution ne règle rien, la dissolution est le levier démagogique par excellence, la dissolution est absolument inefficace.
Au prochain match, les anciens membres des groupes dissous se présenteront au stade. Même porte, même tribune, car leur place dans le stade elle, n'a pas bougé d'un cm. Ils retrouveront les têtes connues, les discours des kapos et les chants, peut-être. La seule nouveauté sera que la banderole n'apparaîtra plus dans les lentilles des caméras de Canal.
On célébrera alors la fermeté des pouvoirs publics. Jusqu'au prochain mort.