Je serais tenté de dire que la plongée abyssale et ténébreuse offerte par le dj de Glasgow prend forme autour de Lux+, dont il ne s’agira ici après tout que de la cinquième relecture. Bombe sonore à double lecture, ce morceau quelque peu décousu traverse les oreilles pour atteindre immédiatement le système nerveux. Un pied lourd et tremblant jouant méchamment sur les infrabasses pose une rythmique meurtrière sur laquelle est posée une nappe roulant en vague entre hautes et basses fréquences. Alex Smoke délaisse l’auto-tune pour le vocoder, déconstruisant sa voix puis la remodelant à l’infini jusqu’à la rendre inaudible. Voyageant entre techno dure et IDM craspec, le producteur livre des morceaux d’une noirceur peu commune. Même Platitudes, escapade pop, laisse deviner des paysages en décomposition. Complainte électro-cold wave perverse, altérée par les grésillements qui sonnent comme des bruits d’érosion. Paracelsus rappelle par instant les mélodies syncopées de Leftfield, tout en rapportant les visions d’un enfer froid et terrifiant. Mais c’est l’irrespirable et ciselant Blingkered qui marquera définitivement les esprits après écoute de ce nouvel opus. Une basse lourde et oppressante, écrasant la poitrine et réduisant vos neurotransmetteurs à de simples boules de flipper. Avec Lux, Alex Smoke dégage les kidz des dancefloors, réhabilite le clubbing pour adulte et s’assurera certainement une place de choix au palais de la noirceur électronique, le Berghain. Rien que ça !
Audio
Vidéo
Tracklist
Alex Smoke–Lux (Hum+Haw, 2010)
1. Ikos
2. Platitudes
3. Master Of Tomorrow
4. Blingkered
5. unCERN
6. Northwoods
7. Lux+
8. Paracelsus
9. Filla
10. Nothing Changes
11. Equate
12. Pilk
13. Physic