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Publié le 02 novembre 2006 par Raymond Viger

Qu’est-ce qu’une Coopérative Jeunesse de Services?

C’est une petite entreprise composée d’une quinzaine de jeunes. Tout en étant guidés par deux animateurs, les adolescents avaient la tâche de dénicher les contrats, d’assurer la gestion de la coopérative et de remplir toutes autres tâches connexes au projet. Les services offerts par les jeunes sont surtout des contrats de gardiennage, de tonte de gazon, de peinture, de travaux ménagers, etc.

«J’ai acquis plusieurs nouvelles connaissances et élargi mes responsabilités. Ce qui est intéressant c’est que ce bagage me suivra pendant longtemps», dit la présidente de la Coopérative Émilie Albert-Marin.

«Cette aventure m’a permis d’apprendre le travail individuel ainsi qu’à mieux travailler en équipe», de commenter un autre coopérant, Daniel Dunn.

Pour Sophie-Hélène Collin et Jocelyn Lévesque, cette entreprise leur a permis de tisser des liens. D’ailleurs, afin de bâtir une bonne chimie de groupe, plusieurs activités ont été organisées en dehors des heures de travail. Les coopérants auront notamment fait une sortie de camping.

De plus, la CJS aura éveillé chez certains des aspirations professionnelles. «J’envisageais déjà de faire une carrière en administration. Ce projet m’a donné plus que jamais l’envie de me diriger dans ce domaine», révèle Émilie.

Même son de cloche chez Sophie-Hélène. «J’étais intéressée par la commercialisation. Ayant eu l’occasion de développer certaines habiletés de communication, ces semaines de travail m’incitent à poursuivre mes aspirations.»

Le but premier de la CJS était de permettre aux jeunes de prendre conscience de leurs capacités et responsabilités collectives afin de transformer le milieu selon leurs besoins. Évidemment, les jeunes n’ont pas fait tout le travail, devant apprendre au départ les rudiments de la gestion d’entreprise. Ce sont les animateurs Chantal Patoine et Sébastien Tessier qui ont eu la tâche de démarrer la Coopérative avant que les coopérants en assurent la gestion.

Sébastien et Chantal ont éprouvé un drôle de sentiment lorsqu’est venu le temps de transférer les responsabilités aux jeunes. «J’ai trouvé cela difficile de relâcher le tout et de ne demeurer qu’un observateur alors que nous avions les deux pieds dans le projet depuis des semaines», confie Sébastien.

Mais ils ont tout de même compris que leur implication se limitait à un rôle de conseiller et que les jeunes devaient être laissés à eux-mêmes pour expérimenter ce qu’ils ont appris. Les deux animateurs affirment de plus être fort satisfaits du travail des jeunes. «Je leur dis à tous un grand bravo. Je suis très fière d’eux», lance Chantal. «Ils n’auront pas de difficulté à obtenir un emploi à l’âge de 16 ans, car ils ont eu une formation polyvalente. Rares sont les jeunes de cet âge qui possèdent de tels atouts», renchérit Sébastien.

Un franc succès

Pour la durée de la période estivale, la CJS a pu compter sur un grand appui de la population alors que plus de 94 contrats ont été réalisés. Évidemment, les jeunes n’ont pas chômé, ceux-ci ayant effectué 229 heures de travaux divers ainsi que 317 heures de gardiennage.

En plus, ils ont fait au-delà de 225 heures de bénévolat au local de la CJS afin d’en assurer la gestion. Du côté des finances, la Coopérative a généré jusqu’ici des revenus de 4 129$ et nécessité des dépenses de 3 094$.

«Les objectifs ont été atteints et même surpassés. Je suis très contente; on ne s’attendait pas à une aussi grande réussite, surtout pour une première année d’essai», affirme la conseillère du Carrefour Jeunesse-Emploi de Duplessis et un des maîtres d’œuvre du projet, Kathy Laplante.

L’expérience sera-t-elle répétée? Mme Laplante n’hésite pas une seconde à répondre oui. «D’autres jeunes pourront participer au projet l’été prochain», ajoute-t-elle. Cette dernière ne s’attendait pas un tel succès lorsqu’elle a eu en janvier dernier le mandat d’implanter une CJS à Fermont.

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