Aristippe le sage revient et cette fois, ça va saigner…

Publié le 06 mai 2010 par Herbertlegrandkhan

Il y a quelques semaines, je vous racontais ici mes péripéties Internet sur le serveur Ikariam : un jeu de stratégie multijoueurs dans lequel ma petite alliance était confrontée à sa première guerre. Si vis bellum, para bellum. Depuis quelques jours, nous venons de lancer notre deuxième grande guerre contre une alliance voisine.En tant que diplomate, j’ai eu le grand honneur de rédiger notre déclaration de guerre officielle sur le forum du jeu, dont voici la copie…

“Notre petite alliance a été fondée en des temps reculés puis elle a grandi et s’est développée comme un jeune gland qui s’épanouit pour devenir un chêne vigoureux. (En écrivant ça, je pense surtout à mes alliés… moi je suis arrivé plus tard, je suis plutôt une bouture si je dois rester dans les métaphores.) Hélas, quand la forêt s’étend, elle attire les castors qui attaquent les jeunes arbres pour édifier leurs charniers de bois morts sur lesquels leur progéniture poilue se dresse l’œil hagard et le poil hirsute en regardant le clapotis des eaux usés sur leur bidonville.

Depuis plusieurs semaines, les jeunes Castors de l’alliance Armageddon (Ame) s’attaquent régulièrement à la pépinière de notre alliance malgré nos protestations répétées. Dès les premières attaques, le terrible Arghorn, dont les cités majestueuses se dressent aux confins de notre empire, protégea nos alliés de son ombre bienveillante : Il rendit visite au général ennemi et prit son air de proxénète yougoslave : “Il veut faire la guerre Bob ? Y’a pas problème… Moi, les bourre-pifs et les chaînes de vélo, c’est mon métier ! J’suis le Raymond Poulidor de la baston”. Alors il lança ses terribles armées contre les assaillants en guise d’avertissement. Hélas, quelques jours plus tard, un nouveau fâcheux sortait des sous-bois pour lancer un nouveau raid. Après chaque attaque, les explications étaient les mêmes : “Il est mal défendu ; j’ai rien d’autre à piller ; c’est ma grand-mère qui m’a obligé etc…” Nous avons essayé la diplomatie, les représailles ciblées, les missions punitives mais rien n’y fait et depuis une semaine, les attaques se produisent presque chaque jour.

C’est là où j’ai commencé à réfléchir au point de vue de nos assaillants : Attaquer systématiquement les frigos… Mais pour moi, ce sont tous des frigos… Pourquoi je n’irais pas me servir tous les jours ? Voir six fois par jour si j’aime bien grignoter ? Toutes les villes de leur empire nous tendent leurs bras potelés (et poilus). Hardi mes amis ! Le bar est ouvert ! Il y en aura pour tout le monde ! À cet instant, le diplomate adverse me contacta pour demander une trêve.

- Pitié Ô grand roi, seigneur puissant des quatre points cardinaux, toi dont la face éclaire le monde comme Apollon sur son char…

- Arrête ton char, lui dis-je, que veux-tu ?

- Je voudrais solliciter une trêve mon saigneur, mettons fin à l’escalade funeste qui emportera chez Hadès des milliers d’âmes innocentes.”

Bon, en fait, cela ne s’est pas passé exactement comme ça, mais je brode un peu pour rendre le récit plus intéressant… Je ne sais plus s’il m’avait comparé à Apollon ou Danielle Gilbert, mais ce n’est pas le point le plus important… Pour résumer, la trêve fut signée et nos armées tinrent parole… (Ce qui n’était pas évident quand on connait les joyeux loustics de la bande qui attendent la première occasion pour se battre.)

Puis ce matin, le tonnerre de Zeus résonna dans l’Olympe. La dent aiguisée et vorace de la trahison venait de s’abattre sur nous !!! En quelques heures, quatre alliés se faisaient envahir et piller. Ma dernière ville qui poussait comme un petit arbuste aux marges lumineuses de la forêt elle-même fut assaillie par trois puissantes armées.

Cette fois, nous ne laisserons pas le brasier refroidir sous le tison brandi par les ame errantes. Tous avec moi à ce cri de ralliement :
“SAUVEZ UN ARBRE, MANGEZ UN CASTOR !!!”

Ainsi commence la seconde guerre de notre alliance, tandis que l’ombre de Maurice flotte au dessus des incendies en souvenir des épreuves du passé.

Que règnent la bonne humeur et le faire-play. Je rappelle à tous que c’est un jeu. Ce n’est pas une vraie guerre (et mon père n’est pas un vrai proxénète yougoslave… )”

Les ravages causés par les Castors dans les Forêts scandinaves.