"Ninja"

Par Loulouti

Grâce au site Cinetrafic j’ai eu la chance de recevoir récemment le dvd "Ninja" (fiche à consulter ici), distribué par Metropolitan depuis le 4 mai, dont la mise en scène est assurée par Isaac Florentine.


Je ne vais pas bouder mon plaisir : j’ai pris énormément de plaisir.


Voici l’exemple typique d’une production, sortie directement en dvd chez nous, qui ne fera pas la une de l’actualité mais qui ravira à coup sûr les fans des longs métrages d’arts martiaux et des films d’action. Un produit certes ciblé mais très bien fait.


Je ne sais pas pourquoi au juste mais j’aime depuis au moins deux décennies les œuvres cinématographiques asiatiques ou qui évoquent l’Asie en général et les arts martiaux, sous toutes leurs formes, en particulier. J’inclus dans cette catégorie les réalisations occidentales.


Avec "Ninja" j’ai ajouté une référence de plus à ma cinémathèque personnelle.


De nos jours au Japon, dans un temple traditionnel l’art millénaire du Ninjustu est encore dispensé sous la direction du Sensei (Togo Igawa). Pour lui succéder Casey (Scott Adkins) un occidental, autrefois recueilli par le maître des lieux, est choisi.


Mais un autre élève, Masayuki (Tsuyoshi Ihara), est exclu pour avoir contesté brutalement la décision du maître et violé le code d’honneur du temple.


Craignant que Masayuki s’en prenne au Yoroi Bitsu, l’armure sacrée des Ninjas, le sensei envoie sa propre fille Namiko (Mika Hijii) et Casey en Amérique pour mettre à l’abri les précieux attributs.


Masayuki ne l’entend pas de cette oreille et se lie avec une mystérieuse organisation américaine appelée "Le Temple" qui met sur la trace des fugitifs une armée de tueurs.


"Ninja" est un film nerveux et dense dont la durée est d’à peine 1h22 minutes (générique compris). Ce qui explique que le long métrage va droit à l’essentiel et ne s’embarrasse pas de fioritures. Le film démarre habillement par un rapide rappel de l’histoire du Ninjutsu. Le décor est ainsi planté et le réalisateur n’a plus besoin d’y revenir. Dés l’entame nous savons que nous allons en prendre plein les yeux.


"Ninja" est au carrefour de deux genres cinématographiques : le film d’arts martiaux et du film d’action. Les techniques ancestrales, les arts traditionnels se mélangent à des luttes bien plus modernes. Le cocktail explosif est savamment dosé.


Le scénario est minimaliste. Le canevas est identique à d’autres productions mais cela ne veut pas dire que "Ninja" est une pâle copie. Isaac Florentine trace une ligne directrice nette et s’y tient.


Le seul bémol que je mettrais à l’histoire est cette histoire de secte. La mise en place de cet élément vient quelque peut parasiter l’ensemble car le rendu est un poil kitsch et le sujet à peine effleuré. Dans son désir de croiser les influences, Isaac Florentine a peut être pêché par excès de confiance. Mais cela n’enlève en rien au reste du film.


L’une des plus grosses satisfactions de "Ninja" est bien sûr le volet action. Les scènes d’action sont très mises en scène. Les combats sont très différents et bien mis en valeurs. Les séquences toniques donnent un tempo à l’ensemble. La scène de combat du métro est un passage extrêmement jouissif.


Ça virevolte et cogne dans tous les sens. Le sang gicle allégrement et nous en redemandons. Mais le spectateur n’est pas écœuré par ce mouvement perpétuel. Isaac Florentine n’est pas adepte de la caméra à l’épaule qui déconcerte parfois les cinéphiles. Le metteur en scène pose son objectif avec précision et choisit des angles de prises de vue opportuns. Les moments chocs n’en sont que plus éclatants. La forme nous paraît très léchée.


Scott Adkins, dont j’ai déjà eu l’occasion de vous parler, est l’une des très bonnes surprises du film. Son jeu est sur le plan de la dramaturgie simple et efficace mais l’acteur éclate littéralement dans les séquences d’action. Le comédien fait preuve d’une évidente maîtrise des arts martiaux. Je suis persuadé que si le bonhomme fait des choix judicieux de carrière, il faudra compter avec lui dans les prochaines années.


Tsuyoshi Ihara incarne le méchant de service de la plus belles des façons. Il remplit à merveille ce que l’on attendait de lui.


"Ninja" est un long métrage qui vaut le détour. Ce n’est pas le film de la décennie mais une production plus honnête et qui procure du plaisir aux passionnés du genre.


Que demandez de mieux ?


Merci à Cinetrafic et à Guillaume.