Hypnose Ericksonienne

Publié le 07 mai 2010 par Marianne
Bon puisque j'y suis j'enchaîne sur un second article, celui promis depuis longtemps.
J'avais évoqué ma thérapie par l'hypnose Ericksonienne, la seule qui ne m'ait jamais aidé réellement au niveau psychologique, et j'avais envie d'expliquer un peu en quoi cela consiste.
D'abord, un peu d'histoire. Milton Hyland Erickson était un psychiatre américain du début du 20ème siècle. Il a une approche très différente de l'inconscient que celle développée par la psychanalyse dite plus classique,  celle de Freud notamment. Freud considérait l'inconscient comme une sorte de censure du conscient, un refoulement (des désirs interdits, des pulsions, etc.). Il a un rôle relativement violent face à la conscience puisqu'il s'y oppose.
Il utilisait au début l'hypnose par la suggestion puis par la régression, afin de faire remonter à la surfaces  les souvenirs oubliés (refoulés). Ces suggestions sont directes, le patient est passif dans l'hypnose, et "obéit" aux ordres de celui qui hypnotise. (Je vulgarise hein :) )
Alors attention cependant! Même si ces suggestions sont directes, il faut absolument se débarrasser des idées préconçues sur l'hypnose. Quelle que soit la forme que prend celle-ci, elle n'a rien de surnaturelle. Le patient ne peut JAMAIS, et j'insiste, être contrôlé comme un zombie. L'hypnose est un état de conscience modifiée , différent cependant du sommeil. On ne dort pas en étant hypnotisé. Cet état nous arrive d'ailleurs à tous parfois, quand on laisse divaguer son esprit dans une conversation chiante par exemple, en écoutant une chanson ou lorsque, juste avant de s'endormir, on se retrouve entre conscient et inconscient. C'est une sorte de déconnexion provisoire de la réalité qui ne veut pas dire qu'on s'en coupe complètement. C'est impossible. Ça, c'est dit et important.
Revenons en  à l'hypnose Ericksonienne. Elle se différencie de l'hypnose Freudienne (et des multitudes d'autres hypnoses) sur différents points.
Premièrement, Erickson garde l'idée que l'hypnose, par notre modification d'état de conscience, permet un dialogue entre le conscient et l'inconscient. Cependant, l'inconscient n'est pas ici un "ennemi" mais un allié de la conscience. La conscience, en dialoguant avec l'inconscient, permet d'arriver à un équilibre entre les deux, à une sorte de relation de confiance, la conscience exprimant ce qu'elle souhaite vivre, subir, être, ou non. Ce n'est donc plus l'inconscient qui domine la conscience puisque celui-ci n'est pas considéré comme négatif.
Puis il refutait l'aspect dogmatique de la psychanalyse, et donc de l'hypnose. Pour Erickson, il n'y avait pas de schémas généraux qui puissent rendre compte de la multiplicité des personnalités, et donc c'est à l'hypnothérapeute de s'adapter à chaque patient. De le comprendre, donc, dans un premier temps, afin d'ajuster sa manière d'hypnotiser dans un second temps. Pour que l'hypnose soit efficace, il faut donc impérativement une relation de confiance entre celui qui hypnotise et celui qui est hypnotisé. C'est, selon moi, la base. Trouver le ou la bon(ne) hypnothérapeute.
L'hypnose Ericksonienne refuse ensuite la passivité du patient. L'hypnotisé est actif dans son hypnose, il peut dire "stop" à tout moment, partir, sortir de son état de conscience modifiée. Il effectue lui-même le lien entre son conscient et son inconscient et l'hypnothérapeute n'utilise jamais d'ordres (de suggestions directes) pour le faire entrer dans la phase modifiée de conscience. Il le place en général dans une attitude de relaxation, de détente, dans un contexte favorable pour accéder à cet état, et parle. Les mots ont peu d'importance par ailleurs, il s'agit simplement de lâcher prise et de se laisser porter dans ses "divagations". Certains mots font échos, d'autres non, l'hypnothérapeute teste différentes approches mais n'impose rien. L'hypnothérapeute est une sorte de médiateur dans ce dialogue intérieur.
Enfin cette thérapie par l'hypnose se caractérise par sa brièveté. Contrairement à la psychanalyse qui peut durer des années, ici il est question d'une dizaine de séances. Éventuellement renouvelables si un obstacle ne semble pas résolu, si une opposition entre conscient et inconscient se fait sentir, mais c'est une thérapie dite brève.
Concernant mon expérience avec cette forme d'hypnose, je dois dire que j'ai été bluffée. J'avais du mal à y croire au départ, je m'y suis tournée en dernier recours faute de médecins ou psychiatres compétents.
J'ai eu dès le début la capacité à entrer dans une phase d'hypnose profonde, c'est à dire avoir vraiment l'impression de dormir, mais lorsque mon hypnothérapeute commence le décompte pour sortir de l'état de conscience modifiée, je me "réveille" instantanément. Généralement, j'ai des souvenirs précis de ce qui se passe durant mes séances, de ce que j'imagine, je vois, je perçois, etc. Et très souvent, ce n'est absolument pas lié aux soucis (angoisses, cauchemars...) que j'ai mais à des images agréables : flotter dans l'espace, nager, voler, etc. Comme un allégement du corps.
J'en sors toujours épuisée (mes séances durent de une heure à une heure et demi, environ une heure de discussion suivi d'une demi-heure d'hypnose) et je dors ensuite le soir profondément. Et là, je sens littéralement mon inconscient travailler. Par mes rêves notamment. Puis le "problème" traité par l'hypnose disparait, comme une réelle réconciliation du conscient et de l'inconscient.
C'est une expérience assez étrange, je le concède, tant par cet accès à cet aspect modifié de conscience que par la prise de conscience, justement, de la présence et du travail de l'inconscient. Assez perturbante au départ. Mais pour moi les bénéfices ont été tellement énormes (une réelle acceptation du passé, retrouver une paix intérieure, être en phase avec soi, savoir ce que l'on veut ou non, ce qui est bon ou pas pour soi...) que je conseille ne serait-ce que d'essayer.


Cf. : Annuaire hypnotherapeutes - Institut Français Hypnose Ericksonienne http://benzombie.blogspot.com/feeds/posts/default?alt=rss